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Basta !
Quand Airbnb tente de garder son lobbying secret avec la complicité de la Commission européenne
Article mis en ligne le 26 juin 2018
dernière modification le 25 juin 2018

Vous avez dit transparence ? Alors que la France s’alarme des régressions liées à la loi « secret des affaires », l’accès à des documents d’intérêt public auprès de la Commission européenne – en particulier sur le lobbying des grandes entreprises – s’avère tout aussi problématique.

L’ONG bruxelloise Corporate Europe observatory (CEO), qui travaille à dévoiler le lobbying des multinationales sur les politiques européennes, en a récemment fait l’expérience. En cause : les pratiques du secteur de la location touristique, dont le principal acteur est Airbnb. Comme nous le rapportions récemment, l’entreprise tente de contrer par tous les moyens les tentatives de régulation de son activité par les grandes villes européennes (...).

L’une des armes utilisées par Airbnb est un lobbying intensif auprès de l’Union européenne, cela directement par des lobbyistes de la multinationale, ou par l’intermédiaire de l’European holiday home association (EHHA), l’organisation professionnelle du secteur du logement touristique chez les particuliers, dont Airbnb est l’un des principaux membres. L’EHHA tente d’influencer les commissaires par des moyens classiques, tels que des rencontres ou la transmission de ses « positions ». L’EHHA est même allée plus loin : elle a déposé une plainte auprès des institutions européennes contre les mesures prises par Paris, Barcelone et Berlin pour endiguer l’expansion des locations touristiques sur leur territoire.

Des pouvoirs publics retranchés derrière... le « secret commercial » (...)

Ce n’est pas une surprise que la plateforme en ligne Airbnb et ses alliés préféreraient garder privées leurs demandes politiques à la Commission européenne, a réagi Corporate Europe observatory. Mais c’est une honte de voir que la Commission y répond positivement en classant ces document de lobbying "secret commercial" et en en refusant l’accès public. »

Le document, que Bastamag a pu consulter, précise clairement la vision de l’EHHA : sans surprise, il ne faut surtout pas réguler : « Les plateformes en ligne fournissent un service neutre et ne peuvent pas être rendus responsables ou être forcées de chercher activement des activités qui seraient illégales sur leur plateformes, comme il est bien indiqué dans la directive e-commerce », défend notamment l’association. Les préconisations qui y sont exposées s’opposent à toute tentative de limiter le nombre de jours de location autorisée, comme l’on déjà fait par exemple Paris et Berlin. (...)