Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Greek crisis
Prisons budgétaires
Article mis en ligne le 30 avril 2013

Souvent en Grèce, ce sont certains moments paisibles qui nous rappellent un passé encore trop récent. Comme ce vendredi matin du 26 avril, cet unique client sur la terrasse d’un bistrot du vieux centre d’Athènes. La météo déjà clémente, nous apprécions enfin l’appréciable pendant que les syndicats s’apprêtent à manifester Place de la Constitution pour le premier mai.

Le gouvernement avait pris “soin” de transférer ce “jour férié” après Pâques, le dimanche 5 mai, mais en vain. Déjà en ce dimanche soir du 28 avril, les centrales syndicales, ainsi qu’une bonne partie de la gauche grecque, dont Syriza et le syndicat PAME -ce dernier étant proche du KKE, le parti communiste-, ont manifesté sur cette même place contre l’adoption, pourtant inéluctable, de la “grande loi coup de balai”, invariablement, mémorandaire et anticonstitutionnelle.

Sans surprise, le “Parlement” a “décidé” autrement, rejetant la requête des députés Syrizistes. Le Mémorandum IV est en vue, comportant les “licenciements immédiats” tant attendus dans la fonction publique et bien d’autres... merveilles, et encore une fois, en un seul article digne d’un roman fleuve, et en une seule et unique “loi”. Le pouvoir législatif n’est que sa propre caricature en cette fin de régime. (...)

La rue grecque, espagnole ou portugaise le sait désormais, les constitutions nationales sont abolies de fait et ceci, sans obtenir sur ce sujet le moindre consensus. C’est ainsi, comme le “grand reste” et par la “grande loi” que le travail disparaît et avec lui, son cadre juridique, le contrat social, dont l’action et l’activisme révolu des syndicats et des partis politiques. Sauf que la situation que nous vivons c’est la plus grave négation de la démocratie acquise par les peuples de l’Europe depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, d’où la “négation”, volontaire ou pas, des partis de gauche -ou de “gauche”-, qui “agissent” encore comme dans un cadre démocratique comme si de rien n’était. Erreur en somme... fatale. (...)

C’est vrai que “Toute la Grèce est une variante de Manolada”, comme écrivait la semaine dernière le quotidien Taxydromos de la ville de Vólos en Thessalie, ou Elefterotypia, “52% des entreprises du pays laissent leurs employés sans couverture sociale” ? Certes, le sort réservé aux immigrés “travaillant” pour le compte des producteurs de fraises à Manolada est bien pire, mais ce n’est qu’une question de degrés et sans doute de temps. Et à part la manifestation à Manolada en soutien aux immigrés de ce dimanche, au Nord du pays, les habitants d’Ierissos, résistent comme ils peuvent aux exploitants d’or de leur région. Désormais, et d’après les reportages de la semaine dernière, c’est la solidarité... organique et sans doute tout autant organisée que spontanée qui règne chez les habitants. Eh oui, la crise, c’est-à-dire la guerre ouverte contre la société, nous change alors beaucoup. (...)