Les événements du genre semblent se multiplier dans le monde, ce qui n’est jamais bon signe : une passagère d’un vol Turquie-Royaume-Uni de la compagnie Thomson Airways a été interpellée à l’atterrissage pour son comportement suspect, signalé par un membre de l’équipage. La jeune femme revenait de lune de miel, et s’était contentée d’ouvrir un livre sur l’art syrien dans l’avion.
La mésaventure qu’a endurée Faizah Shaheen est survenue le 25 juillet dernier : sur le vol retour vers le Royaume-Uni, elle ouvre un livre sur l’art syrien, sans réaliser que ce geste va faire d’elle une terroriste aux yeux d’un membre de l’équipage. À l’arrivée à l’aéroport de Doncaster, elle est fraîchement accueillie par la police, qui l’emmène pour un interrogatoire.
Se référant au Terrorism Act — qui désigne les lois adoptées par le Parlement britannique pour lutter contre le terrorisme —, les policiers ont demandé à Faizah Shaheen de décliner son identité et les raisons de son voyage, avant de citer, finalement, son livre. Ce dernier, Syria Speaks : Art and Culture from the Frontline, est signé par Malu Halasa, Zaher Omareen et Nawara Mahfoud, qui ont réuni des essais, nouvelles, poèmes et photographies de différents artistes syriens. (...)
La mésaventure de Faizah Shaheen rappelle celle de Louizandre Dauphin, au Canada, interrogé par la police alors qu’il lisait dans sa voiture. Cette fois, ce sont des habitants qui avaient dénoncé l’homme : « Donc qu’un homme noir assis dans sa voiture lise un livre est considéré comme une activité suspecte. Bon à savoir. À ce train-là, je ne pourrai même plus quitter mon domicile. #DangereuxNegro », avait ironisé Dauphin en guise de conclusion.