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Prévisions météo, biodiversité, lutte contre les pollutions : le gouvernement supprime des emplois
Article mis en ligne le 25 septembre 2019
dernière modification le 24 septembre 2019

Les effectifs du ministère de la Transition écologique et solidaire vont baisser bien plus vite que les émissions de gaz à effet de serre françaises. 5 % des effectifs seront supprimés d’ici la fin du quinquennat, soit près de 5000 postes. Prévisions météorologiques, protection des parcs nationaux, inspecteurs de l’environnement... De nombreux services sont touchés.

C’est ce que prévoit le projet de loi de finances pour 2020 qui doit être présenté ce vendredi 27 septembre en Conseil des ministres [1]. Le ministère de l’Écologie est, avec celui de la Santé, celui qui connait la plus forte baisse (en équivalents temps plein). « Ce qui compte ce n’est pas tant le niveau d’emploi que le budget, et celui-ci augmente de 600 millions d’euros l’an prochain », tente de justifier Bercy.
« Aujourd’hui on a les moyens de rien »

Ce n’est pas l’avis des agents qui multiplient depuis des semaines les actions pour dénoncer ces coupes drastiques, depuis le quartier de la Défense à Paris jusque dans le parc national des Cévennes, ou lors du Tour de France. Autour du slogan « Make our ministère Great Again », ils expliquent ne plus vouloir « être les garants d’une politique de l’environnement au rabais ». Comment veiller sur les milieux naturels, contrôler les impacts des activités humaines sur la biodiversité, avec de moins en moins de personnel ?

« Il y a un grand écart entre les effets d’annonce du gouvernement en matière de protection de l’environnement, et la réalité de la mise en œuvre des missions sur le terrain, déplore Rémy Arsento du Syndicat national de l’environnement-FSU (SNE-FSU). Aujourd’hui on a les moyens de rien. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a déjà subi en pourcentage la plus grosse perte d’effectifs et de restrictions budgétaires sur la dernière année. » (...)

« L’aménagement incontrôlé de nos territoires, le braconnage et autres trafics d’espèces ont de beaux jours devant eux » (...)

Les inspecteurs de l’environnement, aussi bien chargés de protéger les rivières et la biodiversité, que de verbaliser les pollueurs (notre précédent article) pourraient ainsi voir leur situation se dégrader. Comme le souligne un rapport du Sénat publié fin 2018, « les effectifs de plusieurs services départementaux de l’ONCFS et de l’AFB, dont l’activité de police est souvent une des missions principales, sont inférieurs au plancher ». En fonction des territoires à couvrir, la protection environnementale nécessite des équipes minimales de cinq ou dix agents « pour permettre le maintien d’une pression de contrôle suffisante dans les territoires ». Or, ces effectifs minimaux ne sont même pas respectés. « La chasse, l’agriculture intensive, l’aménagement incontrôlé de nos territoires, le braconnage et autres trafics d’espèces ont de beaux jours devant eux », craignent les agents.