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Greek crisis
Présider au mouroir
Article mis en ligne le 9 janvier 2014

La dite présidence européenne de la Grèce a été inaugurée en grande pompe mercredi 8 janvier en présence de l’ensemble des commissaires européens au palais Zappeion à Athènes. Derrière les barrières de sécurité et sous une protection policière qui a mobilisé plus de deux mille agents, les Grecs du matin, plus indifférents que jamais, n’avaient aucune envie de commenter les faits. La méta-démocratie du régime de la Troïka fait encore semblant “donnant dans l’image”, sauf pour interdire toute manifestation contre l’Union européenne de 6h du matin à minuit.

Pourtant, les rassemblements du jour et surtout de la soirée, organisés par certains mouvements et partis de gauche, dont ANTARSYA et le Plan-B ont été maintenus. SYRIZA, ainsi que le KKE (le PC grec) n’appellent pas à manifester, toutefois Alexis Tsipras de la Gauche radicale, Fotis Kouvelis de la Gauche démocratique ainsi que Panos Kammenos des Grecs indépendants (droite), ont boudé les cérémonies circonstancielles du régime de Samaras.

La circulation fut interdite au centre-ville, certains graffitis ont été effacés à la hâte tandis que les sans-abris et autres mendiants et débris aux temps de l’imposture européiste ont été dissimulés durant toute cette journée du simulacre. Pauvres politiciens !

Une certaine presse grecque n’ira pourtant pas par quatre chemins pour commenter cette dernière bringue... (terme) à l’étymologie suffisamment allemande : “Les technocrates haïs de l’UE et le gouvernement tremblent alors devant la rage populaire” et “L’UE a transformé l’Europe en une prison antidémocratique et autoritaire” (...)

La Grèce “préside” alors le mouroir commun des peuples de l’Europe. Une affiche dans une station du métro donne l’alerte du jour quant à la disparition d’un homme âgé. Personne n’y prêtera la moindre attention. Les passagers ne regardent qu’ailleurs, c’est-à-dire nulle part. C’est-à-dire en Grèce. (...)

La méta-démocratie du régime de la Troïka a fait encore semblant “donnant dans l’image”, sauf que la manifestation interdite contre l’Union européenne a bien eu lieu.

Interrogé par un ami français venu nous rendre visite à Athènes lors des fêtes, Theodoros qui ne chauffe plus son appartement depuis 2011, lui a dit ceci : “Quoi qu’il arrive nous survivrons à la Troïka et à l’Union européenne. Même à cinq millions d’habitants au lieu de dix. Nous sommes d’ici depuis si bien longtemps pour disparaître ainsi, et c’est plutôt l’UE dans sa toute dernière mouture qui est déjà morte, d’abord à travers la conscience des peuples, puis dans les faits tôt ou tard”. (...)