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Orient XXI
Pourquoi le président Abdel Fattah Al-Sissi a peur ÉLECTION DE FAÇADE EN ÉGYPTE
Article mis en ligne le 27 mars 2018

Alors que s’ouvre aujourd’hui le scrutin pour l’élection présidentielle (il durera jusqu’au 28 mars), le régime d’Abdel Fattah Al-Sissi montre des signes de fébrilité : éviction brutale des candidats, répression contre les journalistes. L’incapacité du président égyptien à laisser la moindre ouverture, même symbolique, pour cette élection est le reflet de l’échec de son premier mandat, et cette crispation autoritaire met en lumière sa fragilité.

La répression contre les candidats à l’élection présidentielle n’a épargné aucun de ceux qui prétendent sérieusement contester le siège d’Abdel Fattah Al-Sissi. Trois militaires : Ahmed Konsouwa, Ahmed Chafik et Sami Anan ont été brutalement écartés. Deux candidats civils, Mohamed Anouar El-Sadate, neveu de l’ex-président Anouar El-Sadate, et l’avocat Khaled Ali, soumis à de multiples pressions, se sont désistés afin de ne pas mettre en danger leurs partisans. Finalement, il ne reste qu’un compétiteur, Moussa Mostafa Moussa, soutien affiché de Sissi, présenté in extremis.

L’éviction des rivaux du président s’est accompagnée d’un regain de répression contre les journalistes pour qui couvrir l’élection est une véritable gageure. Une hotline a même été mise en place pour que les citoyens puissent dénoncer les « mensonges des médias ».

Le durcissement du régime n’est que le marqueur le plus apparent et le plus récent d’un retour à l’autoritarisme qui a commencé dès le 3 juillet 2013 avec la destitution du président Mohamed Morsi. Cette crispation est toutefois remarquable dans la mesure où elle traduit une réaction panique. (...)