
Alors que la crise est née aux Etats-Unis en 2007, l’impact sur l’Union européenne (UE) a été beaucoup plus violent que sur les institutions politiques et monétaires états-uniennes. En fait, la crise qui secoue la Zone euro n’est pas une surprise, elle est un avatar des deux principes qui régissent cette zone : marché unique des capitaux et monnaie unique. Plus largement, elle est la conséquence des logiques qui dominent l’intégration européenne : la primauté donnée aux intérêts des grandes entreprises industrielles et financières privées, la large promotion des intérêts privés, la mise en compétition à l’intérieur de l’espace européen d’économies et de producteurs qui ont des forces tout à fait inégales, la volonté de retirer aux services publics un nombre croissant de domaines d’activité, la mise en concurrence des salariés entre eux, le refus d’unifier vers le haut les systèmes de sécurité sociale et les règles du marché du travail. Tout cela poursuit un objectif précis, celui de favoriser l’accumulation maximum de profits privés, notamment en mettant à disposition du Capital une main d’œuvre la plus malléable et précaire possible. En Allemagne, en septembre 2010, parmi les salariés, 7,3 millions de personnes ne disposaient que d’un mini-job à temps partiel rémunéré 400 (quatre cents) euros par mois.
Face à cette explication, on pourrait rétorquer que ces logiques dominent aussi largement l’économie des Etats-Unis. Il faut donc prendre en compte également d’autres facteurs : alors que les besoins de crédit des gouvernements des autres pays développés, dont celui des Etats-Unis, peuvent être satisfaits par leur banque centrale, notamment par l’intermédiaire de la création monétaire, les pays membres de la Zone euro ont renoncé à cette possibilité.(...) Wikio