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« Pourquoi l’expérience des femmes noires ne serait-elle pas universelle, permettant à tout le monde de s’identifier ? »
Article mis en ligne le 11 octobre 2017

Avec le documentaire Ouvrir la voix, Amandine Gay signe un premier long-métrage résolument résistant, qui fait entendre la parole, multiple, de femmes noires francophones qui subissent au quotidien différentes formes de discrimination. L’association Les Lucioles du doc a rencontré sa réalisatrice. Entretien vidéo.

Particulièrement précaire en France, la place des femmes noires est sans cesse remise en cause ou assignée à certains endroits. C’est une lutte à saisir d’urgence, où « tout reste à faire ». Amandine Gay est présente, dans ce film qu’elle a autant écrit que réalisé, et ses choix de cinéaste révèlent avec talent les enjeux de la création documentaire politique. Le dispositif de ce documentaire est simple et adapté : le cadre serré à la lumière veloutée ne se détourne que peu de visages qui racontent beaucoup. Quelques scènes d’ensemble permettent un bref aperçu d’instants d’intimité, de création ou d’expression politique (faut-il les dissocier ?). Ce sont ces visages qui construisent, petit à petit, la complexité d’identités constamment sous tension.

Avec cette riche série d’entretiens, la jeune réalisatrice entend se saisir de cette lutte en exposant de manière somptueuse une expression personnelle et collective face à la discrimination persistante. « Afropéenne, » « afrodescendante, » « afro : » à plusieurs reprises, cette identité nuancée se remet en jeu dans un lexique choisi, lexique qui souligne une réappropriation individuelle de ces questionnements. L’une des personnages évoque d’ailleurs l’importance de nommer les choses, abordant l’abrupte problème de la « race » que la langue française incite parfois, comme ici, à placer entre guillemets : peut-être la crainte de ce mot empêche-t-elle de le penser correctement. (...)