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Pourquoi l’armistice du 11 novembre 1918 a-t-il été signé dans un wagon ?
#armistice #11novembre
Article mis en ligne le 12 novembre 2022

Drôle d’endroit, effectivement, pour ratifier un accord historique qui suspend un conflit mondial long de plus de quatre ans. D’autres lieux ont été évoqués par les Français et les autres pays engagés contre l’Allemagne, quand celle-ci leur a demandé secrètement d’ouvrir des négociations, par un message en morse envoyé le 5 novembre 1918. Ainsi, Les Alliés ont envisagé de recevoir les émissaires du Reich au quartier général du Maréchal Foch, chef des armées alliées, qui était à Senlis, ou même au château de Versailles.

Mais en fait, c’est Foch lui même qui a refusé ces options. Au moment où il se prépare à recevoir les émissaires allemands, qui sont déjà en route depuis Berlin, il a une idée fixe : que la presse et l’opinion publique soient tenues loins des pourparlers. C’est pourquoi il imagine de mener les négociations dans son propre train, dont il se sert pour visiter les troupes sur le front. Rien ne peut être plus discret que ce convoi : au cas même où des reporters s’en approcheraient de trop près, il suffirait de le faire rouler quelques dizaines de kilomètres sur le réseau ferré pour les semer !
Mais où installer ce train ?

Les fonctionnaires des transports ferroviaires cherchent un endroit caché, aux environs de Senlis, quand soudain l’un d’entre eux, un certain Pierre Toubeau, trouve la « planque » idéale. (...)

Ainsi Foch et ses visiteurs, venus de Berlin, vont-ils se rencontrer dans le plus grand secret du 8 au 11 novembre, au coeur de la forêt de Compiègne, au terminus de cette minuscule voie ferroviaire. Là, personne ne peut les voir, et cette discrétion sera peut-être l’une des clés de la fin du conflit.

Que se serait-il passé si des journalistes avaient pu suivre les pourparlers ?

Ils auraient révélé dans la presse les conditions brutales posées par les alliés à leurs interlocuteurs pour une cessation des combats. Dès leur première rencontre le 8 novembre au matin, Foch exige un démantèlement complet de l’armée du Reich, à la stupéfaction du député Matthias Erzberger, le chef de file de la délégation allemande ! Si des journalistes avaient jeté de l’huile sur le feu, en révélant cette exigence presque inacceptable, cela n’aurait-il pas poussé les Allemands à claquer la porte des négociations et à poursuivre le combat coûte que coûte ? (...)