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Pourquoi l’Outre-mer ne parvient pas à retenir ses jeunes
Article mis en ligne le 12 octobre 2018

« Aux Antilles, il est impossible de trouver du travail » : comme nombre d’autres jeunes d’Outre-mer, Annaëlle s’est résignée à prendre un billet d’avion pour le territoire métropolitain.

(...) Annaëlle a 28 ans, et elle est aide-soignante. Après plusieurs tentatives pour trouver du travail dans son département d’origine, la Guadeloupe, elle a décidé de tout plaquer et de venir s’installer dans l’Hexagone.

« J’ai passé mes concours dans le paramédical en Guadeloupe, et à chaque fois que je passais, j’étais sur liste complémentaire. J’en ai eu marre, alors j’ai passé le concours avec le CHU de Pointe-à-Pitre ; j’ai eu 19,52 sur 20, et je n’ai pas eu de place. Ça m’a dégoûtée et je suis partie. » Arrivée en Île-de-France, elle a repassé son concours et obtenu dans la foulée un poste d’aide-soignante vacataire. (...)

Elle n’est pas la seule à avoir fait cette démarche. En 2012, l’Insee recensait 49.603 personnes âgées de 15 à 29 ans originaires de Guadeloupe venues s’installer comme elle en métropole –une mobilité qui ne cesse d’augmenter.

Une agence gouvernementale, Ladom (l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité), est même chargée de mettre en place des parcours mobilité pour les étudiantes et étudiants, ainsi que pour les demandeurs et demandeuses d’emploi.

En 2017, 3.315 personnes inscrites à Pôle emploi auraient bénéficié d’une formation en mobilité via cette agence gouvernementale ; les secteurs privilégiés sont la santé / le paramédical, le transport / la logistique et le travail social. Seulement, ces formations ne préparent qu’à des diplômes de niveau CAP à Bac +2, ce qui laisse peu d’espoir de trouver un poste hautement qualifié. (...)

En cause, le taux de chômage important : 22,4% en 2017, contre 9,1% en moyenne en France métropolitaine. Et tout l’Outre-mer est touché : en Martinique, où il est le moins élevé, il s’élève tout de même à 17,8%, et il atteint 25,9% à Mayotte.

En Guadeloupe, 43,3% de la population active de 15 à 29 ans est sans emploi : le phénomène touche particulièrement les jeunes, notamment sans diplôme. Et selon le syndicaliste Élie Domota, la durée de leur chômage est souvent longue –plus d’un an et demi. (...)

Face cet obstacle, celles et ceux les plus diplômés quittent l’Outre-mer, laissant sur place les jeunes n’ayant pas d’alternative.