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Pourquoi devrions nous faire preuve d’auto-compassion ?
Article mis en ligne le 20 août 2022
dernière modification le 19 août 2022

La compassion chez les aidants professionnels et bénévoles n’est pas toujours ce qu’il y a de plus partagé. Il en est de même en service social : si nous développons une écoute bienveillante auprès des personnes que nous rencontrons, il semble bien que nous fassions beaucoup moins d’efforts envers nous-mêmes et nos collègues au travail. Comment expliquer ce phénomène  ? Les travaux du Dr Kristin Neff sur l’auto-compassion peuvent nous éclairer.

Selon Kristin Neff, il est nécessaire de baisser les armes ou si vous préférez de « lâcher prise » et de laisser en arrière ce qui provoque chez nous de l’insécurité. Nous devrions avoir de la compassion envers notre petite voix intérieure qui nous commande d’en faire toujours plus et toujours mieux pour ressembler au travailleur social idéal que nous avons inconsciemment bâti selon nos propres schémas.

Or ce travailleur social « parfait » n’existe pas. Ce modèle à suivre n’est pas réel. Notre petite voix intérieure vise à nous rassurer et nous demande sans cesse de nous dépasser pour exister. Elle peut aussi nous conduire à critiquer ou à médire sur tel(le) ou tel(le) collègue dont l’action ne rentre pas dans les schémas idéalisés que nous avons de ce qu’il faut faire « en tant qu’éducateur » ou « en tant qu’assistante sociale ».
Pourquoi devrions-nous être moins sévère avec les autres et avec nous-mêmes ?

Nous pouvons parfois être dur(e) avec nous-mêmes ou avec les autres uniquement pour nous rassurer. Lorsque nous décidons de poser tel ou tel acte, avons-nous bien mesuré ce qu’il engage pour nous même et notre environnement  ?

Le Dr Neff nous indique que notre « réponse biologique » face à un danger est, soit le combat, soit la fuite, ou encore le fait de ne rien faire. (...)

Dans cette logique, nous présupposons que la meilleure façon de nous motiver pour améliorer la situation ou pour prévenir de futures erreurs est d’être exigeant(e). Ainsi, nous pensons souvent que la meilleure manière de nous aider à traverser une situation pénible est d’en ignorer la douleur ou encore le risque. Il s’agirait en quelque sorte de vouloir « aller toujours plus en avant »

En réalité, cette attitude n’est pas sans danger. Elle peut motiver à court terme, mais à long terme, cette conduite peut provoquer de l’anxiété et parfois même un burn-out.
La meilleure démarche pour nous motiver est « l’auto-compassion ». (...)

En reconnaissant l’éventuelle souffrance que nous ressentons ou du moins le stress, nous pourrions passer « à travers » la douleur. Toujours selon le Dr Kristin Neff , « l’auto compassion » qu’elle décrit possède 3 composantes principales : 1. La Self-Bonté, 2. Un sens de l’humanité commune et enfin 3. Un esprit de plénitude.

La « Self-Bonté » se réfère à une approche chaleureuse et compréhensive envers soi-même (...)

Le sens de « l’humanité commune » est la reconnaissance que les souffrances et l’insuffisance personnelle font parties de l’expérience humaine partagée. (...)
Il nous faut bien comprendre que tous les êtres humains sont concernés à un moment ou à un autre par l’incertitude et la dévalorisation. (...)

Un « esprit de plénitude » vous permet de devenir conscient de quand vous percevez ce stress. (...)

En utilisant ces 3 éléments ensemble, vous pouvez créer un environnement « d’auto-compassion » de l’esprit, qui est une forme de compréhension et de résistance lorsque vous ressentez du stress, quelle que soit son origine. (...)