
Pascal Lavergne, député du Sud-Gironde, éleveur et viticulteur, parle d’un acte « particulièrement douloureux ». Le lendemain de ce 23 juillet, il découvre sur des bottes de paille de son exploitation des tags peu avenants : « Tu oublies d’où tu viens », « Menteur », « Trahison ».
Ceux qui ont porté ce « coup dur » à cet éleveur et viticulteur lui reproche son vote pour le CETA. Lui, et d’autres députés LREM de Gironde (Dominique David, Catherine Fabre, Bérangère Couillard, Benoit Simian, Florent Boudié, et aussi la Modem Sophie Mette), ont donné leurs voix à cet accord économique et commercial entre l’Union Européenne et le Canada s’attirant les foudres de l’opposition, et aussi le milieu agricole.
Les agriculteurs craignent en effet une concurrence sur leurs marchés, qui pourrait leur faire perdre des sommes importantes. Plus encore, ceux qui valorisent leurs productions par le biais d’engagements environnementaux, sont soucieux d’être face à des produits qui, à l’inverse, ne partagent pas les mêmes valeurs environnementales.
L’ex-ministre de l’environnement, Nicolas Hulot s’est opposé publiquement à la ratification du traité à travers une lettre ouverte publiée sur France Info. Il avait dénoncé les « premiers effets concrets en matière de coopération réglementaire » (...)
Le député se veut rassurant :
« Quand on ouvre nos frontières à des échanges internationaux, il faut veiller à ce que les conditions de production qu’on impose à nos producteurs soient également respectées. En l’occurrence, comme le Canada a des pratiques différentes par rapport aux hormones de croissance, ou à l’utilisation d’antibiotiques on ne peut pas accepter que ces produis soient importés sur notre sol, et en l’occurence le traité du CETA le prévaut. Ne pourront accéder au marché que les exploitations canadiennes qui ont des pratiques identiques aux nôtres. Les échanges dans le cadre du traité se font déjà, donc on a pu observer les exportations et importations depuis 12-18 mois. »
Il ajoute, « je considère que cet accord bilatéral est plutôt une avancée par rapport à l’OMC (organisation mondiale du commerce), qui permet de faire tomber des droits de douane favorables au consommateur, permettant de faire baisser les prix. La filière fromage, vin, foie gras peut accéder au marché plus facilement qu’elle ne pouvait précédemment ».
Pour revenir aux inscriptions, il compte porter plainte, afin de « savoir de qui il s’agit, pour discuter avec ces gens ». (...)