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Pour une éducation populaire féministe
Article mis en ligne le 18 mai 2017
dernière modification le 14 mai 2017

(...) On va commencer avec la présentation du réseau, son activité et ce qui vous a amené à écrire ce livre.

 Alors le réseau La Grenaille au moment du début de l’écriture du livre c’est une chose, et aujourd’hui c’en est une autre. Au moment de l’écriture, ce sont 4 structures qui sont sous forme de Scop – statut coopératif – et qui sont dans une relation de filiation initiale avec Le Pavé (situé à Rennes). Dans la Grenaille il y a un désir partagé de se réapproprier et de réinventer des pratiques d’éducation populaire politique. Les moyens utilisés sont : la formation professionnelle, l’animation et l’accompagnement de collectifs et de syndicats, ou la diffusion de conférences gesticulées [2]. Ça représente entre 15 et 20 salarié-e-s selon les moments.

En 2014, il y a eu auto-dissolution [3] du Pavé et la refondation ensuite de 2 structures issues de cette étape : Le Contrepied et la Trouvaille. Le premier, sous le statut « Scop », a gardé la même activité qu’avant. Et La Trouvaille, comme collectif d’éducation populaire sous la forme associative, a choisi en tant que « labo » d’éducation populaire d’accompagner des groupes et des structures dans des expériences, savoirs et stratégies communes pour l’égalité.

Le Contrepied a choisi de sortir du réseau en 2015. Donc malgré ce changement, il y a toujours aujourd’hui 4 structures : La trouvaille à Rennes, L’engrenage à Tours, [L’orage à Grenoble et Vent debout à Toulouse.

(...) Quand le réseau s’est constitué, les rapports sociaux de sexe n’étaient pas ou peu abordés dans le Pavé. Suite à l’essaimage [4], l’arrivée d’autres collectifs avec des colorations plus fortement féministes a amené ces questions-là, même s’il n’y avait rien de très formel …. Et en amont, il y avait déjà eu des discussions très conflictuelles, autour de postures très viriles de formateurs. La légitimité de la lutte féministe n’était pas reconnue.

 Suite au groupe non-mixte qui avait eu lieu sur le muret, il y a eu une grosse réponse de condamnation et d’agressivité des collègues masculins. J’ai dû passé 12 heures de train à justifier ce choix-là. Il a fallu répondre à tous les collègues du Pavé un à un. Il y a eu une réponse très agressive dans certaines équipes : 10 femmes assises pendant une demi-heure pour parler de leur condition, ça crée un vent de protestation, et y compris de la part d’autres femmes (...)

A L’engrenage, en septembre 2012, on commence à se dire qu’il faut systématiser des temps sur les rapports sociaux de sexe. On considère de plus en plus qu’on ne peut pas envisager la participation ou la démocratie sans en parler. Parallèlement, il y a aussi des échanges de mails du groupe non-mixte concernant l’organisation d’une journée commune pour toutes et tous sur le patriarcat à la prochaine Université d’été. C’est une idée qui avait déjà été émise pendant le fameux moment non-mixte sur le muret. On discute de la proposer et de la faire adopter lors de la Fête à conflit suivante, de janvier 2013. Et ça prendra un certain temps à être validé par des « modalités démocratiques ».

 Pour d’ailleurs être ensuite remis en question individuellement dans les couloirs, avec une certaine agressivité. On s’est fritté la gueule pour faire valider le projet. (...)