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Pour sauver le climat, faisons la grève de l’économie
Article mis en ligne le 12 avril 2015

Le changement climatique résulte d’une organisation sociale précise : le capitalisme productiviste, qui engloutit la société par et dans l’économie. Il faut cesser de ne s’attaquer qu’aux conséquences de l’économie productiviste, mais la saper à la base. Grève de l’économie !

Chacun peut constater que le climat est devenu le produit – ou plutôt le déchet – d’une organisation sociale : le capitalisme productiviste, c’est-à-dire un modèle industriel de production et de consommation qui induit des modes de vie appuyés presque exclusivement sur des énergies carbonées fossiles, et qui sont donc l’une des principales causes des dérèglements climatiques.

Cette organisation sociale se caractérise par l’engloutissement de la société par et dans l’économie. Cela signifie non seulement que toute la vie sociale est quasiment réduite à sa dimension économique mais aussi que c’est toute la chaîne économique qui s’attaque à tous les pans de la vie sociale : extraction à production à redistribution à consommation à déchets. (...)

Pas question, enfin, de croire qu’il suffirait d’une simple redistribution des « richesses » pour, comme par magie, rompre radicalement avec toute cette « économie » des gaspillages et des gâchis, écologiques, sociaux et bien évidemment démocratiques. (...)

puisque c’est d’économie qu’il s’agit, il faut oser imaginer une Grève de l’économie. Pas moins ! Se « contenter » d’une grève de la production, ou de la consommation, ce serait répéter les fables du libéralisme qui prétendent « diviser » les chaînes de l’économie pour mieux nous y attacher.

 Les modalités d’action ne manqueront pas : arrêts de travail, réunions et débats dans les entreprises et les services publics, dans les établissements scolaires, boycott actif de la grande distribution et des fournisseurs d’énergie et des transporteurs, journées sans achat, sans déchets, extinction de l’éclairage public, actions antipublicité, mise en place de circuits courts et de gratuité.

 Les revendications ne manqueront pas, surtout si nous les articulons à des limitations démocratiquement choisies des énergies et des revenus. Pour entamer sans attendre la décroissance et repasser sous les plafonds de la soutenabilité écologique tout en assurant à chacun les moyens décents de son autonomie et de sa sobriété, il nous faudra de « belles revendications » formulées dans le cadre de l’espace écologique (pas de plancher sans plafond, et réciproquement). (...)

Relocalisation de la production et de la distribution des biens et services, à travers des coopératives et régies publiques territoriales autogérées. Moratoire sur l’extraction des ressources, l’artificialisation des sols, et la destruction des écosystèmes et des modes de vie traditionnels.

Pour le Climat, Grève de l’économie !