
Monsieur Le Premier Ministre,
Depuis le 24 juillet 2014, 18 coiffeurs, coiffeuses et manucures du salon de coiffure New York Fashion, situé au 57 Bd de Strasbourg à Paris 10ème, ont décidé de se mettre en grève suite à la faillite organisée de cette société par les patrons mafieux du quartier Château d’Eau. Depuis, soutenu-e-s par l’Union Départementale CGT de Paris, l’Union CGT Commerce de Paris et l’Union Locale CGT de Paris 10ème, ils et elles occupent le salon jour et nuit jusqu’à obtention de leurs revendications.
Ces travaileur-s-e-s se sont mis-e-s en avant pour dénoncer un système d’exploitation de personnes en situation de vulnérabilité pour les faire travailler dans des conditions contraires à la dignité humaine.
Afin de dénoncer ce système, la CGT Paris et les salarié-e-s ont déposé plainte, notamment pour traite des êtres humains, banqueroute, escroquerie au jugement, aide au travail dissimulé, emploi de personnes en situation irrégulière.
La Préfecture de Police de Paris oppose depuis le début une fin de non-recevoir à notre demande de placer ces salarié-e-s sous protection en leur délivrant un titre de séjour en tant que victimes dénonçant un système organisé de traite des êtres humains. Elles, ils ne bénéficient donc, pour le moment, d’aucune protection de la part des pouvoirs publics, alors que cette disposition est pourtant prévue par l’Article L 316-1 du CESEDA (Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile).
Et pourtant…ces salarié-e-s cumulent. Etranger-e-s, isolé-e-s, sans-papiers, précaires et femmes pour la majorité d’entre eux. (...)
Peut-on accepter que les salariés du 57 boulevard de Strasbourg, qui ont eu le courage de dire « NON », de dénoncer un système d’exploitation basé sur les intimidations et les menaces d’être dénonc-é-e-s à la police du fait de leur situation administrative, ne soient pas protégés aujourd’hui par un titre de séjour et aient la possibilité de se reconstruire ?
Dans l’immédiat, nous vous demandons aujourd’hui, Monsieur le Premier Ministre, de délivrer un titre de séjour à ces femmes et ces hommes, salarié-e-s du 57 boulevard de Strasbourg, qui ont porté plainte pour « traite des êtres humains ». (...)