
On se souvient que la loi Liberté et responsabilité des universités (LRU), adoptée dès août 2007, juste après l’élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République et considérée comme la grande réussite de son quinquennat, devait rendre à l’université et à la recherche françaises le lustre qu’elles avaient perdu et les élever au niveau des meilleures universités du monde. Finalement, il s’avère que cette loi a été, à bien des égards, un piège. Ce n’est pas le principe de l’autonomie qui est en cause, mais la manière dont elle a été conçue et réglementée.
La loi LRU, loin d’assurer l’indépendance des universités, a renforcé leur dépendance à l’égard de l’Etat (curieuse autonomie). Elle a confronté les universités à des difficultés financières gravissimes en augmentant leurs charges sans moyens nouveaux. Ces difficultés financières sont donc structurelles.
La loi oblige aussi les universités à réduire considérablement le remplacement des postes vacants. Ces postes sont gelés pour leur permettre de combler les déficits, d’où une crise de première grandeur sur la question de l’emploi scientifique.
ÉVALUATION INTERNE DES ENSEIGNEMENTS
Enfin, elle a renforcé le principe d’une évaluation interne des enseignements et de la recherche qui, en réalité, établit le règne des petits potentats locaux, le clientélisme et la médiocrité. Tel est le résultat de la politique mise en place par Nicolas Sarkozy et Valérie Pécresse en matière d’université et de recherche.
On aurait pu croire que l’arrivée du Parti socialiste au pouvoir changerait les choses (...)
la politique de François Hollande poursuit celle de Nicolas Sarkozy, peut-être même en pire. Le changement ne concerne que l’affichage, la réalité demeure la même, voire se dégrade (...)
Entre M. Sarkozy et M. Hollande, la différence ne réside que dans un jeu d’écriture. La réalité reste identique. Le député socialiste Christophe Borgel affirme que la reconduction de la même institution, sous une minuscule transformation nominale, s’explique par des "avantages juridiques et politiques". C’est cela "le changement, c’est maintenant". Un lendemain à l’image d’hier, en plus dégradé !
Rappelons que l’Aeres est fondamentalement contestée, donc l’Haeres le sera tout autant, dans sa légitimité (...)
il existe des alternatives à cette politique destructrice, mais elles sont suspendues par le ministère de l’économie, qui, par exemple, a la haute main sur le crédit impôt recherche.
Il importe absolument que les citoyens de ce pays sachent que, à travers la crise dans laquelle se trouvent l’université et la recherche françaises, c’est la possibilité pour le pays de jouer un rôle dans la compétition internationale qui se pose. Pour peu qu’il ait encore le souci de l’avenir de la nation, il est urgent que le gouvernement se rende compte de cette situation et cesse de prendre M. Sarkozy et Mme Pécresse pour modèles inavoués et inavouables.