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Pour avoir exprimé leurs idéaux d’indépendance, ces prisonniers politiques endurent leur 111e jour de prison
José Bové Député européen Europe Ecologie-Les Verts (France), membre du Groupe des Verts/ALE au Parlement européen
Article mis en ligne le 21 février 2018

Ils ont mené une campagne politique, une campagne d’idées, une campagne d’opinion et ils ont gagné un billet pour le centre pénitentiaire d’Esmera dans la lointaine banlieue de Madrid.

Oriol Junqueras, ancien député européen et ancien Vice-président de la Catalogne a été arrêté le 2 novembre 2017. Son crime ? Avoir préparé le référendum d’autodétermination qui s’est déroulé le 1er octobre 2017. Il est poursuivi pour sédition, délits de rébellion, et malversation de fonds publics car il est pour l’indépendance de la Catalogne.

Le référendum du premier octobre a été jugé illégal par l’Espagne. Malgré les violences policières, la mobilisation a été importante ce jour-là, et le résultat en faveur du oui. Le gouvernement de Mariano Rajoy a fait casser cette décision sortie des urnes. Il a révoqué le gouvernement de Catalogne. Le pouvoir central a repris la main et imposé un nouveau vote qui s’est déroulé le 21 décembre et qui s’est soldé par un nouveau vote favorable aux indépendantistes.

Oriol est en prison et il n’est pas seul. Joaquim Forn, membre du gouvernement catalan à l’époque du 1er référendum, Jordi Sanchez et Jordi Cuixart, tous deux membres d’Organisations Non Gouvernementales pro-indépendance sont également enfermés pour les mêmes raisons. Au cours des différentes campagnes électorales aucun d’eux n’a jamais fait usage ou appelé à la violence. Jamais. Ils ont mené une campagne politique, une campagne d’idées, une campagne d’opinion et ils ont gagné un billet pour le centre pénitentiaire d’Esmera dans la lointaine banlieue de Madrid. Ce sont des prisonniers politiques et nous devons prendre conscience qu’en Espagne, les droits de l’homme sont bafoués. (...)

Les conditions de détention à Esmera sont dures : le froid est constant jusque dans les douches, les communications avec les familles qui habitent à plus de 700 kilomètres de là sont réduites. Les prisonniers n’ont droit qu’à un livre toutes les trois semaines. Des dizaines de lettres qui leur sont adressées ne leur sont pas remises. À la privation de la liberté de circulation, s’ajoutent des souffrances gratuites et des atteintes injustifiables à la dignité humaine.

Oriol, Joaquim, Jordi et Jordi doivent être libérés sans plus tarder. Ils ne représentent pas un danger pour la sécurité de l’état espagnol. Ils sont porteurs d’idées, de convictions et d’idéaux. Et ce sont leurs idées, leurs convictions et leurs idéaux qui sont en prison avec eux à Esmera depuis 111 jours.