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Futura-Sciences
Portable et cancer : une nouvelle étude sème le doute
Coupable ou innocent, le téléphone portable ? Les études se multiplient et se contredisent
Article mis en ligne le 4 juin 2016
dernière modification le 31 mai 2016

Dans une étude réalisée sur des rats, les chercheurs ont observé une augmentation des cas de cancer dans le cerveau et le cœur des sujets mâles soumis aux radiations de téléphones portables. Des résultats controversés et encore non publiés, qui relancent le débat.

Les téléphones portables émettent des radiofréquences qui sont absorbées par les tissus proches du téléphone. Ces « ondes électromagnétiques » sont-elles dangereuses ? Le sujet fait débat. Des études ont déjà suggéré un lien entre téléphone portable et cancer ; en 2011, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé les radiofréquences émises par les portables comme « potentiellement cancérogènes pour les humains ».

Cependant, la question reste controversée car d’autres études ont aussi conclu à l’absence d’augmentation des cancers humains liée à l’utilisation du portable. Une étude australienne récente a ainsi innocenté le téléphone portable car elle n’a pas trouvé d’augmentation des cas de cancers du cerveau en parallèle de l’expansion des téléphones portables.

Dans ce contexte, voici donc une nouvelle recherche menée par des scientifiques de l’administration américaine du National Toxicology Program. Ils ont testé les effets de radiofréquences sur des rats de laboratoire exposés à des radiations comparables à celles de téléphones portables. (...)

Pour deux types de cancers, l’étude a trouvé des taux de 2 à 3 % chez les rats mâles : il s’agissait des gliomes dans le cerveau et des schwannomes dans le cœur. Il n’y avait toutefois pas d’augmentation chez les rats femelles. Pour John Bucher, directeur associé du National Toxicology Program, « dans l’ensemble, nous estimons que les tumeurs sont susceptibles d’être liées à l’exposition ».

L’étude est toujours en cours mais les chercheurs ont voulu annoncer leurs conclusions dans un premier rapport avec des résultats partiels en raison de la large utilisation des téléphones portables. Les auteurs écrivent que « compte tenu de l’utilisation généralisée mondiale des communications mobiles chez les utilisateurs de tous les âges, même une très légère augmentation de l’incidence des maladies résultant de l’exposition aux radiofréquences pourrait avoir de larges implications pour la santé publique ».

L’article suscite de nombreuses interrogations. Tout d’abord, concernant les radiations utilisées, la correspondance avec les doses humaines n’est pas très claire. De plus, différents experts ont relu l’article. L’un d’eux, Michael Lauer, du National Institutes of Health (NIH), se montre sceptique sur les résultats. Plusieurs points posent problème : les rats exposés aux radiofréquences vivaient plus longtemps et les rats témoins ne développaient pas du tout de tumeurs cérébrales. Les chercheurs expliquent que d’autres études sont encore nécessaires. Une affaire à suivre donc…