Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Libération
Polluants éternels Pfas : « On est probablement face à un des pires scandales sanitaires »
#PFAS #Pollutionchimique
Article mis en ligne le 1er juillet 2023
dernière modification le 30 juin 2023

Le député écologiste Nicolas Thierry présente ce mercredi 28 juin les résultats d’un test capillaire, auquel « Libé » a assisté, destiné à prouver l’omniprésence des perfluorés dans notre environnement et alerter sur leur dangerosité.

Ciseaux Maped en mains, Nicolas Thierry s’empare d’une mèche de cheveux bruns de Marie-Charlotte Garin. Couic. Trois centimètres de mèche à la racine en moins, l’apprenti député-coiffeur s’est appliqué, en concertation avec sa collègue élue, pour que cela ne se voie pas dans sa longue chevelure. Un sacrifice que la députée écologiste se réjouit d’avoir effectué, début juin, pour aider Nicolas Thierry à prouver l’omniprésence des PFAS dans nos organismes. Treize autres députés du groupe Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) ont accepté de prendre part à l’expérience sur ces molécules appelées « polluants éternels ». Et ce mercredi 28 juin, les « cheveux des députés ont parlé », informe Nicolas Thierry.

« Cancer, infertilité, cholestérol »

Les résultats, rendus publics à l’Assemblée nationale afin d’alerter l’ensemble des députés, sont sans appel : des Pfas ont atterri sur la tête de nos décideurs. Les Pfas (lire « pifasse », à l’anglaise), ou perfluorés, sont des polluants chimiques développés par l’industrie depuis les années 40 pour leur résistance à l’eau et la chaleur. On les retrouve aussi bien dans les emballages alimentaires que dans les textiles imperméabilisés. Ces molécules sont quasi-indestructibles et s’accumulent dans l’eau, l’air, les sols et les organismes exposés. D’où leur surnom. Et leur dangerosité n’est plus à prouver (...)

Ciseaux Maped en mains, Nicolas Thierry s’empare d’une mèche de cheveux bruns de Marie-Charlotte Garin. Couic. Trois centimètres de mèche à la racine en moins, l’apprenti député-coiffeur s’est appliqué, en concertation avec sa collègue élue, pour que cela ne se voie pas dans sa longue chevelure. Un sacrifice que la députée écologiste se réjouit d’avoir effectué, début juin, pour aider Nicolas Thierry à prouver l’omniprésence des PFAS dans nos organismes. Treize autres députés du groupe Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) ont accepté de prendre part à l’expérience sur ces molécules appelées « polluants éternels ». Et ce mercredi 28 juin, les « cheveux des députés ont parlé », informe Nicolas Thierry.

« Cancer, infertilité, cholestérol »

Les résultats, rendus publics à l’Assemblée nationale afin d’alerter l’ensemble des députés, sont sans appel : des Pfas ont atterri sur la tête de nos décideurs. Les Pfas (lire « pifasse », à l’anglaise), ou perfluorés, sont des polluants chimiques développés par l’industrie depuis les années 40 pour leur résistance à l’eau et la chaleur. On les retrouve aussi bien dans les emballages alimentaires que dans les textiles imperméabilisés. Ces molécules sont quasi-indestructibles et s’accumulent dans l’eau, l’air, les sols et les organismes exposés. D’où leur surnom. Et leur dangerosité n’est plus à prouver (...)

Deux semaines plus tôt, au moment où il fermait l’enveloppe contenant la mèche de Marie-Charlotte Garin, Nicolas Thierry prévoyait déjà de tels résultats : « Les cheveux partent vers un laboratoire spécialisé dans l’exposition aux pollutions. Et j’espère… J’en suis sûr, se reprend-il, que cela démontrera encore une fois que l’on est tous exposé. »

Les députés-cobayes n’ont pas été sélectionnés au hasard : ils viennent de toute la France, de régions et de circonscriptions urbaines comme rurales, en respectant la parité. « Tout le monde est contaminé, bien au-delà du périmètre des usines suspectées d’émettre des Pfas. Au regard de la mobilité et de la persistance de ces polluants, il y en a en réalité partout », assure-t-il.

« Chez les enfants et les adultes »

Ce soudain coup de projecteur sur la toxicité des Pfas n’est pas inédit. Déjà, en 2019, Santé publique France publiait les résultats d’une étude d’imprégnation révélant que « le Pfoa et le Pfos […] ont été quantifiés à 100 % aussi bien chez les enfants que chez les adultes ».

Ce coup de com original des écologistes accompagne surtout une proposition de loi, déposée en avril par le groupe à l’Assemblée (...)

Avant de porter le sujet dans leur prochaine niche parlementaire, possiblement à l’automne, l’élu EE-LV entend le faire monter dans le débat public. « L’objectif, c’est une prise de conscience. On se réveille à peine en France, alors qu’on est probablement face à un des pires scandales sanitaires. On compte sur la mobilisation citoyenne pour acculer le gouvernement, pour les obliger à sortir de leur cynisme et enfin se préoccuper de la santé des Français », lance-t-il le dos fermement calé contre le mur de son bureau à l’Assemblée nationale.

Les résultats de cette expérience parlent d’eux-mêmes, mais seront-ils suffisants pour modifier des décennies de comportements industriels et politiques ? (...)

« Une bataille énorme, à la fois sanitaire et financière, est devant nous. »