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Futura-Sciences
Polémique autour du robot chirurgical Da Vinci
Article mis en ligne le 18 septembre 2013
dernière modification le 14 septembre 2013

Le robot chirurgical Da Vinci est sur le banc des accusés aux États-Unis. Selon une étude récente le nombre de complications associées à cet instrument serait largement sous-estimé. En France, la situation est un peu moins critique mais les médecins appellent à davantage de transparences vis-à-vis des problèmes lors d’une télé-opération.

Le Da Vinci est un robot médical utilisé pour réaliser des opérations chirurgicales, principalement au niveau de l’abdomen. En avril 2011, 1.750 exemplaires fonctionnaient dans le monde (...)

Aux États-Unis, l’affaire fait grand bruit. Elle concerne le robot chirurgical Da Vinci. Utilisé depuis la fin des années 1990 outre-Atlantique, il a été présenté comme une révolution en matière de chirurgie mini-invasive. Cette volumineuse installation permet aux médecins de réaliser des interventions lourdes tout en effectuant de petites incisions dans l’organisme. Pour le patient, les bénéfices sont réels : douleurs post-opératoires moins importantes, durée d’hospitalisation diminuée, risques d’infection réduits, etc. (...)

Environ 1.400 machines de ce type, dont le coût unitaire avoisine les 2 millions d’euros, sont actuellement installées aux États-Unis. Une étude publiée dans le Journal for Health Care Quality vient toutefois tirer la sonnette d’alarme sur les problèmes concernant ces robots chirurgicaux. Selon une équipe de la Johns Hopkins University à Baltimore (États-Unis), il existerait une très forte sous-déclaration d’incidents liés au robot Da Vinci. Ainsi, les 245 reports en 12 ans, dont 71 décès, ne seraient que la face émergée de l’iceberg. (...)

Qu’en est-il de la situation en France ? Le robot a fait son entrée dans le pays en 2008 et une cinquantaine d’hôpitaux en sont aujourd’hui équipés. Selon Nicolas Thévenet, directeur des plateaux techniques à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), « le phénomène de sous-déclaration est récurrent, y compris en France ». Il se veut cependant rassurant : « aux États-Unis où le robot a été rapidement déployé, l’effet est plus important qu’en France. Dans notre pays, les incidents sont le plus souvent d’ordres techniques ». (...)

Le débat autour de ce robot est également rendu difficile par le fait que l’entreprise Intuitive Surgical possède le monopole sur cet instrument. « À ce titre, il est difficile de s’exprimer car on est rapidement catégorisé », poursuit Jean-Marc Classe. Il tient toutefois à rappeler que cette machine présente énormément d’avantages pour le médecin comme pour le patient. Il faut cependant continuer d’évaluer les complications de façon transparente. Une étude baptisée RobotGyn est d’ailleurs en cours en France. Elle pourrait être publiée en 2015.