
Pour la plupart des experts, l’intervention immédiate s’imposait pour avoir une chance de sauver Antoine de Léocour et Vincent Delory. Dans un point de vue qui n’engage que lui-même, Guy Sitbon fustige l’attitude du gouvernement français, qu’il accuse d’avoir agi au mépris de la sécurité des otages.
Le Président et le gouvernement étaient pleinement conscients des risques majeurs encourus pour les otages. Si nous n’étions pas intervenus, nous dit-on, Antoine et Vincent auraient disparu dans le sanctuaire d’Aqmi et seraient morts de toute façon un jour ou l’autre. Entre un jour ou l’autre et tout de suite s’étend toute la différence entre la vie et la mort. Dans ces cas-là, les Etats démocratiques obéissent à une règle immuable : priorité à la sécurité des otages. Si l’on n’avait pas conduit cet accrochage comme si nos deux jeunes gens n’avaient pas été au centre de la fusillade, ils seraient probablement toujours en vie ; des négociations hypothétiques auraient été engagées pour leur libération contre rançon.
C’est exactement contre ce chantage que s’est élevé Nicolas Sarkozy en donnant l’ordre de passer à l’assaut. Avec une audace dont n’a fait preuve aucun gouvernement à ce jour. Si ce n’est Poutine, le 3 septembre 2004 à l’école de Beslan prise à la gorge par les Tchétchènes (186 enfants tués). En 1975, dans un raid aussi risqué à Entebbe, les Israéliens avaient libéré 100 détenus sains et saufs. (...)