
Les évènements se suivent et se ressemblent. Après l’union nationale contre le terrorisme prônée par le Président de la République, les jours derniers ont vu les appels au Front républicain contre le Front national dans le Doubs, puis à l’Union autour du premier ministre pour voter la loi Macron.
Il est évidemment bon de vouloir rassembler autour des valeurs républicaines, pour la sécurité publique ou pour la laïcité et, de façon générale, pour l’intérêt national.
Encore faut-il que ces appels soient autre chose que des cris d’opportunité ; encore faut-il qu’ils soient liés à une véritable politique de défense des principes proclamés ; encore faut-il qu’ils permettent de donner enfin la parole et la maîtrise des choix aux citoyens à qui on demande de se rassembler. Union de qui, autour de quoi ? Le Front républicain est-il un Front ? Est-il républicain ? L’asservissement du Parlement est-il républicain ? L’onction du suffrage universel, faut-il le réaffirmer, ne confère pas, en République, une autorité sans contrôle.
Les discours sur l’union sont trop souvent le paravent qui cache des tactiques destinées à rassembler simplement la classe politique : union discutable si elle n’est que jeu d’appareils ou enjeux électoraux, en tout cas pas républicaine par principe. Car les dernières décennies ont souvent montré la convergence des principales forces politiques autour des visions communautaires plutôt que laïques, sur l’assujettissement aux intérêts financiers plus qu’au respect des aspirations populaires, sur un désir monomaniaque de soumission à une vision féerique de la construction européenne plutôt qu’à une quelconque prise en compte des intérêts nationaux.
Ce n’est pas que le peuple, souverain parait-il, ne s’intéresse pas à la politique. C’est qu’il ne ressent pas la décision publique comme s’intéressant à lui (...)