
Les 11 salopards, trop bien payés, trop ingrats, qui ruinent les valeurs du sport. Les 23 sauvageons qui ne respectent plus rien, même le football qui les a tirés du ruisseau. Cette rengaine, on l’entend partout, même chez des gens de « gauche ». Une fois de plus c’est le symptôme qui devient la cause. C’est connu, c’est le thermomètre qui donne la fièvre.
...Une gueulante dans un vestiaire un jour de piquette, ce n’est pas beau à entendre, mais c’est fair-play à côté de la manière dont on fait encore payer les mêmes. La culture de banlieue, les caïds, enfants « pourris gâtés » du foot, c’est fair-play à côté du Président des Français qui dit à un citoyen « casse-toi, pauvre con » ou à côté du ministre de l’Intérieur qui est condamné pour « injure raciale »...
...La France a une sale réputation en Afrique, non pas pour une grève d’entraînement devant des supporters sud-africains, mais parce qu’elle met à feu et à sang ce continent depuis 300 ans. Anelka à côté de Foccart, c’est de la blague. Henry n’est pas Bolloré. Ribery n’est pas du calibre d’Areva en matière de coup de pression....
...La logique du « caïdat » qu’on reproche aux joueurs, elle est le principe même du fonctionnement économique dont ils grattent de grosses miettes. La loi du plus fort, de l’inégalité, n’est pas celle du vestiaire de l’équipe de France ou des cités : c’est celle de l’Etat et des entreprises privées...