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Rue89 Bordeaux
Plus de 10 000 manifestants battent le pavé à Bordeaux
Article mis en ligne le 22 mars 2018

Fonctionnaires, cheminots, étudiants, et même élus… Des milliers de personnes, d’horizons très divers – 16000 selon la CGT, 8000 selon la police – ont manifesté ce jeudi dans les rues de Bordeaux. Cette journée de mobilisation, que certains qualifient déjà d’historique, est-elle le début d’un mouvement d’envergure ? Ils étaient beaucoup à le croire, place de la Victoire, à l’issue de la manifestation.

Enseignants, fonctionnaires, cheminots, étudiants, retraités, infirmiers… La liste des professions représentées place de la République avant le départ de la manifestation parait sans fin. Alors que le conflit sur la Loi Travail semblait avoir engendré un certain renouveau dans le panorama syndicaliste et militant, tous et toutes se retrouvent aujourd’hui côte à côte dans une nouveau combat.

Du côté de la fonction publique, qui a initié cette journée d’action, ce ne sont pas moins de sept syndicats sur neuf — CGT, FO, FSU, CFTC, Solidaires, FA-FP et CFE-CGC — qui ont appelé à la grève afin de revaloriser le pouvoir d’achat et de défendre le statut de la fonction publique territoriale, hospitalière et d’État.

« Plan social déguisé »
Hussein, est délégué syndical SUD à Bergonié. Pour lui, la situation qui était déjà très difficile au terme du mandat de François Hollande risque de prendre un nouveau tournant : (...)

L’agglomération bordelaise au ralenti
C’est un fait, tout le monde –des syndicats à l’opposition- est pris de vitesse par un gouvernement qui réforme sans préavis. C’est une des raisons qui a poussé les cheminots à se joindre à ce mouvement, qui était initialement celui de la fonction publique. Pascale Nivaut Sperl, qui encadre le cortège de la CGT, estime que la riposte est largement positive :

« C’est une grosse journée de mobilisation pour nous, avec des grèves massives du côté des cheminots, des postiers et des Ford. Nous sommes très nombreux, alors que 900 travailleurs du rail CGT girondins sont montés à Paris ».

Du côté de Sud Rail, la majorité des troupes a annulé sa virée parisienne, et a manifesté à Bordeaux, fautes de trains. A la mi-journée, il n’y avait qu’un TGV sur quatre entre Bordeaux et Paris.

Le trafic SNCF en Aquitaine était également très perturbé en Aquitaine, où les bus de substitution n’ont pas évité la pagaille. Nationalement, la SNCF a annoncé le chiffre de 35,4% de grévistes. Du côté de l’Éducation nationale, le taux de grévistes est inférieur, 12,8 %.

Et le cœur du cortège se drapa de noir

Cours d’Albret, un groupe de jeunes lycéens et lycéennes regarde patiemment la tête de cortège – principalement cégétiste – défiler. « Trions les déchets, pas les lycéens » peut-on lire sur une pancarte brandie par une jeune fille. Ils rejoindront le cortège des étudiants, ainsi que les autonomes. La sélection est sur toutes les lèvres. Les slogans anticapitalistes aussi. Ce qui semble être un héritage direct des mobilisations de la Loi Travail effraye les clients des boutiques de luxe cours de l’intendance. (...)

Une grosse centaine de personnes, vêtues de noir et masquées, donne un autre visage à une manifestation jusqu’ici plutôt calme. Les banques, ainsi que les grands magasins subissent des jets de projectiles en règle. Au Grand Théâtre, les forces de police essuient les quolibets des manifestants.

Derrière ces jeunes garçons et ces jeunes filles, le cortège de Solidaires impose le rythme, suivi de la CNT. Au micro, debout sur le camion, le chanteur d’HK et les Saltimbanks, Kaddour Haddadi, enflamme le cortège, en reprenant au micro « On lâche rien », véritable bande son des derniers mouvements sociaux.

Et maintenant ?

Alors que la stratégie sur le mouvement social annoncé à la SNCF à partir d’avril emmène débats et crispations, c’est l’ensemble de la démonstration d’aujourd’hui qui se cherche un lendemain, au moins à la hauteur de cette journée. (...)