
(...) C’est sans doute pour se démarquer du risque Syriziste, que le candidat à l’élection présidentielle en France, Jean-Luc Mélenchon a récemment déclaré : “Moi je ne suis pas Alexis Tsipras. Moi, je ne m’enferme pas pendant 17 heures avec quelqu’un qui m’insulte ! Je représente la France”.
Déclaration aussitôt très médiatise il faut dire en Grèce et pour cause, comme durant la soirée du jeudi 20 avril, où entre observateurs des faits su monde, nous avons analysé la dernière actualité de la campagne électorale française, en direct depuis le studio de la radio du Pirée 90,1 FM (à la veille de l’attaque terroriste sur les Champs Élysées).
Depuis surtout deux semaines, la tournure de cette campagne électorale française, intrigue autant le public grec. “Il va être surtout intéressant de voir la suite : Dans quelle mesure un éventuel vainqueur incarnant supposons l’antisystème (de gauche ou de droite), appliquera ou non, une politique réellement opposée à l’actuelle bancocratie financieriste mondiale, apparemment détentrice du seul vrai pouvoir... à tendance d’ailleurs totalitaire.” Et ce fut la question de la fin, ouvertement posée à micros ouverts par le journaliste Andréas Mazarakis, question restant évidemment (pour l’instant ?) sans réponse.
Heureusement, en cette matinée du 21 avril 2017 et sur l’antenne de cette même radio, le journaliste Yórgos Trangas a consacré toute son émission à la piètre mémoire et histoire des Colonels, “menteurs inimitables, irrationnels et fascistes, devenus si dangereux de par leur régime, combinant souvent et sans vergogne le terrible et le grotesque, après avoir préparé, il faut le dire aussi, toutes les conditions propices... pour que l’armée turque puisse envahir la partie Nord de Chypre en 1974, ce qui a entraîné d’ailleurs la chute de leur junte en Grèce (...)
À chaque type de régime politique correspond tant un type anthropologique. Et “chaque pliure anthropologique”, complète alors mon ami Lákis Proguídis (il était lié d’amitié également avec Cornelius Castoriadis) “impose ensuite son propre cataclysme. Le cataclysme actuel, comme d’ailleurs l’a prédit Judith Cowan” “à travers son œuvre de poésie, ne laissera plus grand-chose qui puisse encore tenir debout derrière son passage. Ni frontières, ni patries, ni civilisations”. (Lákis Proguídis, essai sur l’œuvre d’Alexandre Papadiamandis , Athènes, 2017).
Mon ami Lákis Proguídis, son Atelier du Roman à Paris , puis, nous autres... ici entre deux verres, agriculteurs du village ou cousins athéniens, au beau milieu du terrible atelier de notre monde méta-capitaliste mutant. Projet “démentiel, d’une expansion illimitée d’une pseudo-maîtrise pseudo-rationnelle qui depuis longtemps a cessé de concerner seulement les forces productives et l’économie pour devenir un projet global (...), d’une maîtrise totale des données physiques, biologiques, psychiques, sociales, culturelles” d’après ce que Cornelius Castoriadis distinguait déjà en son temps.
Autrement-dit, crise radicale de la signification de la vie, avant... comme souvent après, nos courtes journées électorales. Pliure anthropologique !