
(...) Pour la délégation sahraouie présente à Tunis, « le Maroc n’a pas le droit de s’approprier les ressources car c’est une zone qui est en partie sous contrôle des Nations Unies. L’occupation n’est pas seulement pour lui un moyen d’étendre son territoire, mais aussi de prendre le contrôle du pétrole, du gaz, du phosphate ».
Le Sahara occidental possède en effet de quoi aiguiser l’appétit de compagnies marocaines ou étrangères. (...)
Autre ressource convoitée : le gaz. La première compagnie à s’y intéresser est Total, qui a débuté les explorations en 2000, dans le cadre d’un accord passé avec l’Etat marocain. Mais un rapport des Nations Unies de 2001 affirme que l’exploitation est illégale, puisque le Maroc n’a pas consulté les habitants au préalable. (...)
Le gaz de schiste en Algérie... toujours !
La discussion sur le gaz de schiste en Algérie a été une des grandes affaires du Forum. On vous a raconté hier la vive discussion qui avait eu lieu dans un atelier organisé par des pro-gaz de schiste avec... la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach. Un atelier qui a suscité des protestations auprès des organisateurs du Forum : comment avoir accepté de tels partenaires, alors qu’un mouvement de protestation populaire secoue le sud de l’Algérie contre les projets de gaz de schiste ?
Vendredi, en tout cas, le sujet était la grande préoccupation des Algériens présents au Forum. Un autre atelier s’est tenu pour reparler de cette lutte. (...)
Le gouvernement algérien se moque du peuple : son chef aurait dit que les produits chimiques utilisés pour la fracturation hydraulique sont les mêmes que ceux utilisées pour fabriquer les couches de bébé. En fait, l’affaire du gaz de schiste est une nouvelle forme de colonialisme, utilisant les traités internationaux pour favoriser les multinationales, le gouvernement soutenant celles-ci. "Le régime algérien représente les intérêts des compagnies Schlumberger, Halliburton, Total". Les militants dans le sud sont pacifistes, ils ne croient pas à la violence, mais ils sont accusés de terrorisme dès qu’ils manifestent. (...)
Au Togo et au Gabon, des associations se battent contre la déforestation
En Afrique, la déforestation touche de plus en plus de régions. Dans plusieurs pays, la diminution des forêts est un sujet préoccupant pour la société civile, qui s’inquiète du peu d’actions menées par les Etats pour endiguer le phénomène. Au Togo, par exemple, « des actions de reboisement ont été menées entre 1960 et 1990, mais depuis, plus rien, déplore Esso Pedessi, membre de l’association togolaise Jeunes Verts. Dans le sud, une localité subit des inondations depuis 2010, directement dues à la perte de la couverture végétale. De nombreux habitants ont quitté le territoire, 400 maisons ont été emportées par l’eau ! »
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Avec d’autres associations, les Jeunes Verts tentent de reboiser des zones avec l’aide des populations locales. « Notre objectif est de travailler en relation directe avec les paysans, les femmes qui sont très présentes dans les activités agricoles ».
La présence de multinationales sur le continent africain n’arrange rien. Au Gabon, ATTAC et d’autres organisations tentent également de préserver le pays des conséquences de la perte des forêts. (...)
Au Pérou, la bataille contre les mines
Marco Zeisser Polatsik est porte-parole de l’association Cooper Accion, au Pérou. Il vit près de Cusco, dans le sud du pays. Le sous-sol en est très riche, en or et en cuivre, mais aussi en zinc, argent, molybdène. Et si les cours des matières premières, qui ont baissé depuis deux ans, freinent un peu l’ardeur des compagnies minières, de nombreux projets sont encore dans les cartons. Avec, à la clé, des dégâts environnementaux et les violations des droits des communautés indigènes.(...)
La conflictualité ne cesse d’augmenter : au Pérou, explique Marco Zeisser, il y a un Défenseur des droits qui établit un rapport mensuel sur les conflits dans le pays : il en relevait environ 180 il y a quelques années, on en est à 240, et 70 % se déroulent dans les zones d’activité minière.
Peut-on exercer le pouvoir sans trahir ?
"L’expérience de Syriza pose en effet la question du pouvoir, dit Stelios Kouloglou député européen de Syriza. On a contre nous toutes les forces de la société internationale, qui use de méthodes similaires à celles qu’ont utilisé les Etats-Unis au Chili contre Salvador Allende : faire pleurer l’économie. Mais nous avons le soutien sans précédent du peuple. Si on garde ce soutien, on a une chance de réussir."
Le défi majeur, selon lui : "Maintenir des mouvements d’opposition, et leur permettre une représentation politique capable de vraiment faire changer les choses".
L’Américaine Cindy Wiesner, de la coalition Grassroots global justice, estime, elle, qu’"il y a une désillusion massive par rapport au processus électoral. Il faut transformer l’Etat, afin de réussir l’expérience du pouvoir dans le sens d’un réel changement social. Obama n’est qu’une autre couleur du néolibéralisme. Trouver des ponts entre les anciens et nouveaux mouvements sociaux, c’est ce qu’on essaie de faire. Le capitalisme est si dépendant de l’économie extractive qu’il sait la menace que nous représentons et cherche à nous discréditer." (...)