
L’ex-chroniqueur sportif écope d’une petite peine, l’ex-présentateur vedette retire discrètement une plainte en diffamation… être une star ne protège plus les agresseurs sexuels.
« C’est une peine a minima », a déclaré le président de la cour mais c’est une peine quand même. Le journaliste sportif Pierre Ménès, visé par trois plaintes, a été condamné mercredi 1 avril à deux mois de prison avec sursis pour agression sexuelle par le tribunal correctionnel de Paris. Il était poursuivi pour des accusations d’agressions sur deux vendeuses, dans un magasin Nike des Champs-Élysées, à Paris en 2018, et pour attouchement sur une hôtesse au Parc des Princes en 2021.
Il n’a été condamné en première instance que pour l’une de ces trois plaintes et relaxé pour les autres. La première plainte étant « corroborée par les vidéos ». Mais pour les autres « le tribunal a estimé qu’il y avait un doute conséquent et qu’il ne pouvait entrer en voie de culpabilité » a indiqué le président du tribunal.
Le parquet dénonçait un « abus de notoriété et de pouvoir » et avait requis huit mois de prison avec sursis et une amende de 10 000 euros.
L’avocat de Pierre Ménès, Me Arash Derambarsh pourrait faire appel de la décision. Comme son client, qui s’exprime dans une vidéo sur les réseaux sociaux, il insiste sur la légèreté de la peine : son client a été relaxé sur deux des trois affaires et a écopé d’une peine très légère sur la troisième. Et il ne sera pas inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
L’ex-vedette de Canal+ n’en a toutefois pas fini avec les affaires d’agression sexuelle. Il est accusé de faits d’agressions et de harcèlement sexuel par plusieurs femmes journalistes ayant travaillé avec lui. (...)
Autre pas en arrière : ce mercredi 19 avril, l’AFP indique que « Patrick Poivre d’Arvor, qui avait porté plainte pour diffamation contre Le Parisien après les révélations de la plainte pour viols de Florence Porcel à son encontre, s’est désisté de ses poursuites contre le journal ».
Il reprochait au quotidien d’avoir révélé, en février 2021, la plainte déposée par Florence Porcel accusant PPDA de viol. Après un classement sans suite, la journaliste avait à nouveau porté plainte, avec constitution de partie civile, pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête confiée à des juges d’instruction. Cette information judiciaire est encore en cours.
Depuis, une autre enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles a été ouverte, dans laquelle 19 femmes ont témoigné. (...)
Hélène Devynck, qui est l’une d’elles rappelle que le retrait de la plainte contre le Parisien ne clôt pas l’affaire : « 17 procédures lancées par Patrick Poivre d’Arvor contre les femmes qui le dénoncent et contre Libération sont encore en cours » écrit-elle sur Twitter. La journaliste Emmanuelle Dancourt, autre accusatrice de PPDA écrit : « J’attends ce procès de pied ferme. Les yeux dans les yeux Patrick. » (...)
Rappelons qu’il y a plusieurs précédents dans ces affaires de procédures baillons lancées par des agresseurs sexuels. Des précédents qui les incitent à battre en retraite.