
Selon Pierre Laborie, « le rôle de l’historien n’est pas seulement de distinguer la mémoire de l’histoire, de séparer le vrai du faux, mais de faire de cette mémoire un objet d’histoire, de s’interroger sur l’usage du faux comme du vrai et sur le sens que les acteurs veulent ainsi donner au passé et leur passé (…) La proximité de nécessité ou de sympathie, aussi forte soit-elle, ne peut en aucune façon servir à confondre les terrains et à escamoter les distances.
Il ne s’agit pas de légitimer ce qui est maintenant, mais de pouvoir témoigner de ce qui a été, et de la façon dont cela était. Conservateur de mémoire, l’historien se trouve chargé de préserver ce qu’il doit par ailleurs décaper et démythifier. Il est et doit être, tout à la fois, un sauve-mémoire et un trouble-mémoire…« (Pierre Laborie, « Historiens sous haute surveillance », 1994, Esprit, n° 198, 48)
Nécessairement concis dans le cadre de cette notice, ce texte de présentation du parcours de Pierre Laborie est éclairé et prolongé par des extraits d’un entretien réalisé dans la salle Jean Zay du Lycée Saint-Sernin de Toulouse le 10 juin 2013. Après une mise en perspective de sa carrière, il se déroule comme une biobibliographie sélective. (...)