Après des années de compétitions et de spectacles équestres, Hassen et son cheval Peyo ont quitté la scène pour rejoindre un monde radicalement différent : celui de la médecine, de la solidarité et de la dignité humaine. Car Peyo s’est révélé très sensible aux personnes en détresse et sa présence auprès des malades permet de diminuer fortement les médicaments et ainsi un départ plus apaisé. Scientifiques, médecins et vétérinaires se sont penchés sur son cas.

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. Mais Peyo n’est pas un cheval qui cherche le contact avec l’homme et aime être câliné. Peyo a son caractère bien trempé. Pourtant, à l’issue de certains spectacles, cet étalon choisissait certaines personnes du public, s’approchaient d’elles et décidaient de passer du temps à leurs côtés.
À force de l’observer, Hassen comprend que son cheval choisit toujours des personnes affaiblies moralement, physiquement, psychologiquement. Il décide alors de se rapprocher de spécialistes (...)

Après quatre ans de recherches et d’observations, et après avoir testé plus de 500 chevaux ces dernières années (dont ses propres poulains), les médecins et vétérinaires ont pu observer un tel fonctionnement cérébral uniquement chez Peyo. Ce que les professionnels et scientifiques étudient aujourd’hui, c’est la capacité instinctive de Peyo à détecter cancers et tumeurs chez l’être humain et son choix d’accompagner certains patients jusqu’à leur dernier souffle. (...)

Peyo, aujourd’hui âgé de quinze ans, est un cheval unique au monde. Il est capable de détecter des cancers et des tumeurs chez l’être humain. Quand il vient dans le service de soins palliatifs de Calais, c’est lui qui décide qui il va voir. Il passe devant les portes des chambres et s’arrête ou lève la jambe quand il sent qu’il peut aider et protéger. (...)

L’équipe scientifique et soignante observe chez Peyo un comportement particulier et parfois irrationnel, comme celui-ci : il bloque l’entrée avec un air menaçant, oreilles couchées et grincements de dents, empêchant toute personne d’accéder au lit du patient protégé. De nombreuses familles également ont vécu ce phénomène en observant Peyo seul auprès de leurs proches, faisant des allers-retours entre le lit et la porte d’entrée ou alors se sont fait délicatement pousser du bout du nez afin qu’ils ne touchent pas l’ami allongé du « Docteur Peyo ». (...)

Hassen ne laisse rien passer sur le plan sanitaire. Peyo est tous les jours douché, brossé, désinfecté. Hassen passe en moyenne deux heures à le préparer. « On a prouvé que rien n’est transmissible du cheval à l’homme, c’est même le contraire. Quand je lui passe la lingette désinfectante, c’est pour le protéger lui, heureusement il adore ça. » (...)

« Quel que soit le service, Alzheimer, oncologie, gériatrie, psychiatrie, dans lequel on intervient, l’équipe soignante enregistre les mêmes progrès sur les malades. Jusqu’à parfois allèger les traitements », constate Hassen. (...)

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 Moi, je suis un peu le dommage collatéral de ce cheval, je n’ai rien demandé. J’ai mis du temps à l’accepter, m’avoue Hassen. Ça a mis un terme à une jolie carrière de sportif, de spectacles. Ça a été très compliqué de ne plus être le maître et d’être obligé d’admettre que quand il détecte quelqu’un, je ne peux plus rien faire. Quand il part, je ne peux plus le retenir, c’est un besoin, c’est viscéral, c’est en lui, il a besoin d’aller se coller à une personne précise qu’il a choisie. » (...)


« Depuis 2016, on a accompagné jusqu’a leur dernier souffle environ 1 000 personnes dans les différents services dans lesquels on intervient », précise Hassen. (...)