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Peur de mourir ? Vous n’êtes pas seul – ou peut-être que si...
Article mis en ligne le 19 septembre 2019
dernière modification le 18 septembre 2019

Edgar Allan Poe, Knut Hamsun ou encore Pascal souffraient-ils d’un syndrome d’isolement existentiel ? Si la mort est une thématique ancestrale dans la littérature, des chercheurs ont creusé cette relation à la thanatophobie — en ce qu’elle peut rendre la vie insupportable. Paradoxe délicieux.

Il semblerait que le public contemporain soit plus absorbé par l’idée de mourir qu’auparavant, se sont inquiétés les chercheurs. Pourtant, Le livre des morts égyptien est un best-seller depuis 3500 ans. Quid alors ?
L’isolement existentiel, ou je suis tout seul ?

Le premier constat posé est celui des réseaux sociaux : tout à la fois proche et éloigné, entouré, mais isolé devant son écran. Les conséquences sur la santé mentale seront encore à explorer, mais la plus immédiatement constatée serait l’obsession de la mort.

L’équipe de scientifiques de l’Université d’Arizona n’y voit pas un attrait particulier pour la mode gothique, mais plutôt une déformation du prisme par lequel nous observons le réel. Provoquant un « isolement existentiel », ces réseaux ont-ils provoqué une plus grande sensibilité à la mort ? (...)

Un auteur comme Hervé Guibert démonterait facilement l’hypothèse : à 22 ans, il publie La mort propagande. Alors atteint du Sida, il évoque dans des lignes terribles la mort à venir, tout en la revendiquant comme une part désormais intégrée à sa vie. « La mort, on la bâillonne, on la censure, on tente de la noyer dans le désinfectant, de l’étouffer dans la glace. Moi je veux lui laisser sa voix puissante et qu’elle chante, diva à travers mon corps », écrit-il. (...)

avant que l’on n’aboutisse à l’idée pascalienne en diable que le divertissement des réseaux nous fait oublier, temporairement, que nous sommes mortels, une question demeure : comment quantifier le taux d’angoisses liées à la mort, pour en déduire une valeur qui servirait de norme ?

Les recherches de Peter Helm et de son équipe n’ont certainement qu’à peine effleuré la question et les mystères liés à la crainte de la mort. Quant à savoir si l’on a plus peur de mourir aujourd’hui qu’hier…