
Il est le seul chef d'État français à avoir été reconnu coupable d'indignité nationale. Le problème ce sont ceux qui ont voulu lui rendre hommage (et continuent pour certains à le faire) pas ceux qui s'y opposent. 2/2
— Matthieu Lépine (@MatthieuLepine) July 17, 2022
Pour rappel voilà ce qu'a organisé Petain ⤵️https://t.co/8d5XBWsb6Y
— ThePlaneTruth🐢🐢🐢🐢 (@LGM20162) July 17, 2022
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– (La place de Pétain est dans le caniveau de l’histoire->http://www.slate.fr/story/169575/place-petain-caniveau-histoire]
Peu importe son rôle lors de la Première Guerre mondiale, sa conduite durant la seconde le disqualifie à tout jamais.
Il est des crimes qui ne peuvent être pardonnés. Ceux du Maréchal Pétain en font partie. N’en déplaise à notre président, le « héros » de Verdun a poussé si loin l’ignominie que d’aucune manière, il ne peut prétendre figurer dans une commémoration nationale, quelle que soit sa nature. C’est là non seulement une faute morale, une sorte de compromission avec l’une des figures les plus repoussantes de l’histoire de France mais c’est surtout un crachat adressé à tous ceux qui furent victimes de ses lâches agissements.
Peu importe le rôle joué par Pétain lors de la Première Guerre mondiale, sa conduite durant la seconde le disqualifie à tout jamais. Quand on se soumet de la sorte à l’occupant nazi, quand on devance ses demandes, quand, de son propre chef, on adopte des lois scélérates, quand, sans même en référer à l’autorité de tutelle, on dépêche ses gendarmes pour mieux cueillir, au pied levé, des familles entières de juifs, envoyés par la suite à Drancy avant de finir à Auschwitz et pour mieux déporter tziganes, francs-maçons, homosexuels et opposants politiques, quand on a sur sa conscience la mort de dizaines de milliers d’innocents qui ont disparu dans des circonstances qui sont autant d’insultes au genre humain, quand on a les mains sales d’actions en tout point contraires à la morale élémentaire, on ne peut prétendre être honoré ou célébré par les plus hautes autorités de l’État. (...)
Non, monsieur le président, on ne peut pas à la fois honorer la mémoire du vainqueur de Verdun et dire en même temps tout le dégoût inspiré par ses agissements plus tardifs, tant ces derniers, par leur singulière monstruosité, leur ardente inhumanité, leur immonde barbarie, anéantissent à jamais la grandeur supposée d’un pareil personnage. À eux seuls, les morts du Vel d’Hiv, tous ces enfants arrachés à leur avenir pour finir dans les camps de la mort, engloutissent dans les ténèbres les triomphes des années passées.
L’ombre d’Auschwitz est si grande, si douloureuse, si profondément inscrite dans nos mémoires qu’elle agit à rebours, de manière rétroactive, et précipite dans les bas-fonds tous ceux qui, de près ou de loin, dans son immédiate contemporanéité ou dans ses lointaines origines, ont pu rendre son avènement possible. Le crime fut tellement hors-norme, qu’il n’a ni passé, ni avenir, ni présent. Il est le temps intemporel de l’histoire, celui qui se joue de la chronologie, des dates d’anniversaire, des saillies héroïques des époques révolues pour mieux juger les hommes à l’aune de leur forfait. (...)
Curieusement, à l’occasion de la diffusion du téléfilm d’Yves Boisset sur l’affaire Dreyfus, les 18 et 19 mai sur Arte, personne n’a établi de rapport entre Dreyfus et Pétain. Ce rapport apparaît pourtant très clairement si l’on se pose les questions suivantes : quel âge avait Pétain au moment de « l’affaire » et qu’en pensait-il ?
En 1894, Pétain a trente-huit ans et il est capitaine comme Dreyfus qui, lui, a trente-cinq ans. Le 17 juillet 1895, il est affecté à l’état-major de l’armée, état-major qui, l’année précédente, a fait condamner Dreyfus. Peu après et jusqu’en 1899, année où Dreyfus est gracié, Pétain est l’officier d’ordonnance poste de confiance s’il en est du général Zurlingen, chef d’état-major, puis ministre et, de nouveau, chef d’état-major. Or ce général se distingue par son acharnement à étouffer l’affaire Esterhazy (qui prouve l’innocence de Dreyfus), puis par sa volonté d’empêcher la révision du premier procès Dreyfus.
Tant qu’il est officier d’ordonnance du général Zurlingen, Pétain reste silencieux. Mais, par la suite, il manifeste son opinion à plusieurs reprises. Ainsi, au cours d’une visite du général André, ministre de la guerre, à l’Ecole de guerre où il enseigne, le commandant Pétain refuse publiquement de serrer la main que lui tend le ministre, parce qu’à ses yeux celui-ci est coupable d’avoir contribué à la réhabilitation de Dreyfus (...)
– PÉTAIN, L’IMPOSTEUR DE VERDUN
À 60 ans passés, ce général obscur se forge une réputation - mieux, une légende - au cours de l’une des batailles les plus sanglantes de la guerre. La République avait besoin d’un sauveur, elle s’en trouve un, au prix de quelques mensonges.
Pétain, vainqueur de Verdun. L’affirmation a tant de fois été répétée qu’elle est devenue une vérité. Même la déchéance et la condamnation du maréchal pour trahison, en 1945, n’ont pas réussi à ébranler cette affirmation admise par tous, sans jamais être démontrée. Un siècle après les événements, il est temps de s’interroger sur cette vulgate qui ne va pas de soi. Non, Pétain n’est pas le vainqueur de Verdun. Dans la mémoire favorable au général Pétain, construite dans l’entre-deux-guerres, le Picard apparaît comme un sauveur dès sa prise de commandement, le 25 février 1916 à minuit. Selon les souvenirs de son chef d’état-major, Bernard Serrigny, les officiers en position auraient été soulagés à l’annonce de sa nomination. Le commandant Pineau, qui fait lui aussi partie de son état-major, soutient même que la situation s’améliore immédiatement sous le coup de cette nouvelle, « comme par enchantement ». Pétain lui-même se donne le beau rôle, se prétendant prédestiné puisqu’il écrit, dans La Bataille de Verdun , qu’il étudiait déjà les cartes de la région fortifiée avant que l’on ne fasse appel à lui. (...)
PAS VRAIMENT CHARISMATIQUE
Toujours est-il que ce 25 février Pétain ne rétablit pas la situation par sa seule présence. La vérité est que ce soir-là il est seul avec Serrigny, son état-major étant bloqué sur les routes de Seine-et-Marne, recouvertes par 40 centimètres de neige. Pis : dans le froid glacial de la maison du notaire de Souilly, où il a pris momentanément ses quartiers, il attrape mal et se réveille le 26 avec une toux vive, une pneumonie pour les uns, une bronchite pour d’autres. Quoi qu’il en soit, il est contraint de garder le lit, mais cache ce triste sort à ses subordonnés, en dehors de Serrigny et du général de Barescut, sur qui repose l’organisation de la défense de Verdun. On est, en tout cas, très loin de la légende de l’homme qui, par son seul charisme, redonne confiance à la troupe.
UNE GLOIRE POLITIQUE FABRIQUÉE DE TOUTES PIÈCES
Au demeurant, les soldats ignorent à peu près qui est ce général. Ce n’est qu’avec le battage médiatique autour de la bataille de Verdun que Pétain devient un personnage connu et reconnu des Français. En février 1916, sa réputation n’a rien à voir avec celle de mars. C’est d’ailleurs peut-être là une des sources du mythe associant Pétain et Verdun (...)
En autorisant les éloges sur le général chargé de la défense de Verdun, le gouvernement est tout simplement en train de préparer un successeur à Joffre dans l’opinion. À partir du moment où la bataille de Verdun devient le symbole de l’affrontement franco-allemand, les journalistes et politiques se précipitent à Souilly pour y rencontrer l’homme qui doit mener ce formidable combat. Ils y découvrent un général bourru, qui se répand en propos acrimonieux sur le GQG en général et sur le général en chef en particulier, se plaignant en permanence de n’avoir pas assez de moyens.
Cela comble d’aise les adversaires de Joffre, qui s’en reviennent avec des munitions pour mener leur guerre de couloir. (...)
Au fond, en tant que chef de l’armée de Verdun, Pétain n’a commandé que peu de temps, du 26 février au 30 avril 1916. Nivelle, lui, a officié du 1er mai jusqu’à la mi-décembre. Deux mois pour l’un, sept mois et demi pour l’autre. Plus encore, Robert Nivelle est le chef qui a relancé l’offensive et qui, de juillet à décembre, a repris le terrain perdu à l’ennemi de février à juin. Le 24 octobre, malgré les conseils de prudence de Pétain, une attaque menée par la division Mangin permet de reprendre le fort de Douaumont, tombé dans les premiers jours de la bataille. Dans la nuit du 2 au 3 novembre, le fort de Vaux est repris à son tour. Le 15 décembre, contre l’avis de Pétain, « affreusement restrictif » aux yeux de Mangin, Nivelle dégage définitivement la région fortifiée en repoussant les Allemands presque sur leurs bases de départ, fait 11 387 prisonniers et prend 115 canons.
Ces nouvelles sont alors saluées par la presse avec un vif enthousiasme. Robert Nivelle est encensé. Le Petit Journal , Le Pays de France , L’Illustration , Le Rire rouge publient des portraits de ce formidable général qui a repris le terrain concédé aux Allemands. Et, à l’époque, c’est bien lui le vainqueur de Verdun ! Le 29 août, Joffre soutient cette thèse qui permet de diminuer le rayonnement de son principal rival à la tête du GQG : « Quant au sauveur de Verdun, c’est Nivelle. » Des années plus tard, dans ses Mémoires , il n’en démord pas : « Si l’histoire me reconnaît le droit de juger les généraux qui opérèrent sous mes ordres, je tiens à affirmer que le vrai sauveur de Verdun fut Nivelle, heureusement secondé par Mangin. » En décembre 1916, une nouvelle étoile brille au firmament militaire, qui rejette Pétain dans l’obscurité. Se félicitant de cette éclipse, Joffre s’adresse sans ménagement à Pétain : « Vous aurez beau faire, il en sera ainsi, vous serez le battu, Nivelle le vainqueur de Verdun ! » Cela n’est pas faux, mais Joffre ignore le discrédit qui pèsera bientôt sur la mémoire de Nivelle. L’artilleur, qui s’impose en décembre à la tête du GQG, remplaçant Joffre et coiffant Pétain, se déconsidère en effet lors de l’offensive du Chemin des Dames, en avril 1917. Remplacé par Pétain le 15 mai, Nivelle a fait tomber dans la boue de l’Aisne les lauriers de vainqueur qu’il a gagnés sur la Meuse. Pétain n’a eu qu’à se baisser pour les ramasser. La légende et la propagande feront le reste. Ces querelles de chefs à l’ego surdimensionné ne doivent cependant pas dissimuler l’essentiel : les seuls vainqueurs de Verdun, ce sont les poilus et les 163 000 tués d’une bataille de trois cents jours.
Il n'y a qu'un seul #Pétain, et c'est une abomination.#VeldHiv #Macron pic.twitter.com/6zUljS1mNs
— Caisses de grève (@caissesdegreve) July 17, 2022
Il n’y a pas deux Pétain pic.twitter.com/VeANAgGERf
— Christian Lehmann (@LehmannDrC) July 17, 2022
Voila ce à quoi faire référence @MathildePanot
alors toute la macronie lui tombe dessus, mais ce sont des faits. pic.twitter.com/lUbjJfS36a— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) July 17, 2022
1/2. A quoi bon commémorer la rafle du Vel d’Hiv, cette abomination absolue, si ce n’est pas pour rappeler que le nom de Pétain ne peut jamais être honoré. JAMAIS, c’est clair ! Dans AUCUNE circonstance, c’est clair !
— Gérard Miller (@millerofficiel) July 17, 2022
Est ce qu'on imagine un chancelier allemand vanter la mémoire de Goering, mais attention, le Grand aviateur de 1918 pas le Nazi ?
— 1509 🇵🇸 (@MahautStalle) July 17, 2022