
Le texte publié le 26 janvier n’augmente pas les distances de sécurité pour les produits suspectés d’être cancérogènes, mutagènes ou reprotoxiques, comme l’avait demandé le juge administratif.
Dans une décision rendue le 26 juillet 2021, le Conseil d’Etat avait ordonné au gouvernement de compléter les règles d’utilisation des pesticides, afin de « mieux protéger la population ». Il lui avait donné six mois pour revoir sa copie. L’exécutif a scrupuleusement tenu le délai fixé par la plus haute juridiction administrative : il a publié, mercredi 26 janvier, un nouvel arrêté (le troisième depuis 2017) et un nouveau décret censés mieux encadrer les épandages de pesticides près des zones d’habitation. Cependant, les textes ne répondent que très partiellement à l’injonction du Conseil d’Etat. (...)
Sous la pression du Conseil d’Etat, le gouvernement avait adopté, fin 2019, un arrêté instaurant des zones de non-traitement (ZNT) à respecter par les agriculteurs : des distances minimales sans application de pesticides à proximité des habitations. Ces distances varient en fonction de la dangerosité des substances épandues, du matériel employé et du type de culture concernée.
Le gouvernement a retenu 3 mètres, 5 mètres, 10 mètres. Et, très exceptionnellement, 20 mètres pour les produits classés dans la catégorie cancérogène, mutagène et reprotoxique (CMR) avérés pour l’homme, mais qui représentent moins de 0,5 % des produits pulvérisés par les agriculteurs. Des distances jugées « totalement inefficaces » par les organisations de protection de l’environnement et les maires à l’origine d’arrêtés antipesticides, qui plaident, eux, pour des ZNT d’au moins 150 mètres.
« Le gouvernement joue la montre » (...)
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Sur l’utilisation des pesticides, le bras de fer des communes et des associations contre l’Etat connait un nouvel épisode : le collectif des maires anti-pesticides a l’intention de déposer un recours devant le Conseil d’Etat contre le décret et l’arrêté publiés ce 26 janvier. Explications avec Florence Presson, vice-présidente du collectif.
Une réaction qui ne s’est décidément pas faite attendre. Venaient tout juste d’être publiés au Journal officiel du 27 janvier le décret et l’arrêté relatifs aux mesures de protection des personnes lors de l’utilisation de produits phytopharmaceutiques à proximité des zones d’habitation, que le collectif des maires anti-pesticides annonçait, le jour même, son intention de saisir le Conseil d’Etat pour suspendre et annuler ces textes.
Les @MaireAntiPest déposent un référé suspensif et un recours au Conseil d’Etat concernant ce décret et arrêté qui marque la carence de l’Etat pour répondre correctement à l’injonction du CE sur la protection des citoyens#Pesticideshttps://t.co/AfeVACDW4s via @Lagazettefr
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