Au Pérou, une ONG a tenté une expérience hasardeuse en haute montagne : peindre la roche en blanc sur de grandes surfaces pour refroidir le sol découvert par la fonte des glaciers. But du jeu : retrouver les masses d’eau retenues en altitude, qui permettaient à la végétation de pousser suffisamment pour nourrir les alpagas.
(...) Dans les Andes, les glaciers régressent depuis des années. Au Pérou, qui détient 77 % des glaciers tropicaux, leur surface s’est réduite de 22 % en trente ans. Cette rétraction soulève un vrai problème dans ce pays où ils représentent 60 % des réserves d’eau. Pour les montagnards qui élèvent les gentils alpagas, des cousins des lamas fournissant une laine de qualité exceptionnelle, ce recul est déjà une bien mauvaise affaire car cette raréfaction de la glace conduit à un assèchement des sols dans les vallées autrefois surmontées par les glaciers. La végétation, dont se nourrissent les animaux, se raréfie. En 2009, au Pérou, l’un de ces éleveurs s’intéresse à la glaciologie pour tenter de faire quelque chose. (...)
Aujourd’hui, l’heure est au premier bilan. Et il est positif, affirment les éleveurs ! Au micro de CNN, Eduardo Gold Aráoz rapporte une réduction de température de 12°C dans ces alpages et la réapparition de glace par endroits. Il ne s’agit pour l’instant que d’une goutte d’eau, si l’on ose dire. L’épandage coûte 5.000 dollars par hectare et il faudrait un lourd investissement pour traiter tous les glaciers repérés par l’ONG. « Ce n’est qu’une expérience, mais cela vaut mieux que ne rien faire. Sans eau, la vie ici sera impossible pour nous » expliquent les habitants… (...)