
(...) Pays supposé normalisé et accueillant. Emmanuel Macron vient de quitter la... tombe de la Grèce, après y avoir déposé la couronne du busines alors fleuri, réalité résumée par un dessin évocateur paru dans la presse grecque en signe d’au revoir (“Quotidien des Rédacteurs” du 10 septembre.).
(...) “Lorsque j’ai rencontré mes futurs employeurs, j’ai profondément regretté mes années d’études, confie Eleni, diplômée en lettres et depuis au chômage. Elle a sollicité un emploi auprès d’une compagnie de vente par téléphone. Ils m’ont proposé un salaire de 200 euros par mois pour un travail à mi-temps sur cinq jours... où deux heures travaillées par jour seraient seulement déclarées. Je ne peux donc pus décrire mon état de choc. Et comment alors puis-je vivre avec 200 euros par mois ?”, (reportage de la presse grecque au 13 septembre 2017 sur la génération dite des... “100€ par mois” . (...)
depuis plus de vingt ans, Achelóos en Grèce est devenu synonyme de cette aberrante affaire de son grand barrage homonyme. Déjà en 2014, Adéa Guillot dans son reportage (“Le Monde” du 5 mars 2014) , notait alors ceci :
“Les défenseurs du fleuve Achelóos bataillaient depuis vingt ans pour sa sauvegarde. Ils viennent d’emporter une victoire qualifiée d’historique : le Conseil d’État grec vient de mettre un terme au très controversé projet de dérivation du plus long fleuve du pays. Les juges estiment qu’il viole le principe de développement durable inscrit dans la Constitution et qu’il doit à ce titre être abandonné.”
“‘C’est la première fois en Europe qu’une cour se réfère au principe de développement durable pour mettre fin à un projet qui constitue une véritable catastrophe écologique’, se félicite Theodóta Nantsou, du Fonds mondial pour la nature (WWF). Depuis plus de vingt ans, WWF, Greenpeace, mais aussi la Société hellénique de protection de l’environnement luttaient par tous les moyens possibles - manifestations, concerts, recours en justice - pour empêcher le détournement prévu de 600 millions de mètres cubes d’eau par an vers les plaines agricoles de Thessalie.” (...)
Le delta de Missolonghi, où le fleuve se jette dans la mer, est l’un des dix sites grecs protégés par la convention de Ramsar sur les zones humides (1971) et abrite des espèces d’oiseaux protégées par une directive européenne.”
Sauf que les directives européennes (apparentes ou pas) au pays occupé par le totalitarisme européiste peuvent, et surtout savent en décider autrement. Une récente décision gouvernementale (août 2017) autorise désormais la Régie d’Électricité - DEI à achever les travaux et ainsi faire fonctionner le barrage dans le but de produire de l’électricité et ceci, dès 2019.
Notons que DEI, en voie de privatisation sous... la forme éprouvée de la prédation offerte aux rapaces internationaux ou locaux bien connus et nommés “investisseurs” sous la novlangue des occupants, comme d’ailleurs l’ensemble de l’administration et des entreprises du secteur public dit “grec”, est étroitement contrôlée par les administrateurs coloniaux imposés et installés par la Troïka et par les gouvernements des “pays centraux” de l’Eurocontrol. (...)
Les conséquences d’une telle aberration écologique sont graves. Mésohora, la bourgade proche, est l’un de ces villages oubliés dans la province grecque de la Thessalie montagneuse, qui ont connu leur prospérité il y a plusieurs décennies et aujourd’hui, ils ont peu de résidents permanents.
Sa situation actuelle n’est pas sans rapport avec la terrible décennie 1940 pour l’ensemble de cette Grèce, jadis si fière et résistante des montagnes, comme autant fière des légendes qui sont les siennes. Le village avait été brûlé par l’armée allemande en 1943, comme à peu près tous les villages en altitude de la contrée ; ensuite, le déplacement forcée de près de 800.000 habitants de cette Grèce... des hauteurs vers les villes durant la Guerre Civile (1946-1949), a ainsi porté un deuxième coup dur à Mésohora.
La désolation actuelle due à la construction du barrage est alors perceptible. La bourgade sera en partie définitivement inondée sous les eaux du lac du barrage, de ce fait, depuis près de vingt ans Mésohora... expérimente une destinée possible et imaginée bien incertaine. L’imaginaire local est désormais figé, pas de futur, plus aucune gestion du temps n’est réellement possible, à l’exacte image de ce que ressentent les Grecs dans leur majorité depuis les années de l’inondation troïkanne. (...)