
Mai 2019, mois présenté comme politique. La presse de la semaine fait état du nombre des listes concourant pour les pseudo-européennes, près d’une cinquantaine. Et en... usage interne à la Colonie, plus d’une vingtaine, rien que pour briguer la mairie d’Athènes au premier tour des municipales et aussi régionales en Grèce, scrutins comme on sait fixés tous pour le 26 mai. Le microcosme largement parasite des politiciens s’agite, le vent souffle, le soleil brille, et notre printemps, il sera d’abord celui des premières baignades, déjà pour les plus téméraires. Étrange coïncidence, pour une certaine presse, c’est autant l’occasion de se rappeler au bon souvenir des existentialistes grecs des années 1950. Joie de vivre !
Tôt dans la matinée place Sýntagma, les sans-abri et autant parfois lecteurs de journaux avariés, côtoient-ils les travailleurs empressés, ceux pour l’instant encore rescapés du présent et crisique, comme du futur que l’on présume robotisé. Derrière les arbres les symboles demeurent, vidés, stériles et désormais abjects aux yeux de l’entendement encore possible. Le pays, son “Parlement”, ses “élus”, sa “Démocratie”. Joie... de vivre !
L’entendement donc, cette faculté psychique intellectuelle qui permet de saisir les problèmes et les situations, genre humain. Celui des apparences, comme d’ailleurs des appartenances entre histoire et mémoire. Il est ainsi loin, bien loin, ce temps des existentialistes du siècle passé. Le reportage du media “Iefimerida” y revient, non sans une certaine nostalgie sur cette première et alors unique “Association nationale des Existentialistes - Diogène le Philosophe”, ayant tout de même provoqué le premier mouvement autonome de la jeunesse, après la Seconde Guerre mondiale (...)
Époque bien lointaine, ayant toute de même enfanté la nôtre, celle des libertaires... aux libéraux du totalitarisme financier, et il n’y avait finalement qu’un pas à franchir. Figures néanmoins sympathiques en ces années 1960, en ce temps des dernières fausses révolutions de l’ultime Occident, avant sa disparition dans sa propre fosse septique, désormais débordant la planète et ses faussetés démocratiques avec.
Il était grand temps dans un sens d’en arriver là, et les choses sérieuses commencent ou plutôt recommencent seulement en ces débuts bien entamés du siècle des robots comme des... rabots qui est le nôtre. (...)
Comme le note Jean-Claude Michéa dans son essai “Notre ennemi le capitalisme”, il y a “la Silicon Valley qui constitue, depuis des décennies, la synthèse la plus accomplie de la cupidité des hommes d’affaire libéraux et de la contre-culture ‘californienne’ de l’extrême gauche des sixties, Steve Jobs et Jerry Rubin en sont de remarquables exemples.”
“Comme on le sait, c’est en effet dans cette nouvelle Mecque du capitalisme mondial − grâce, entre autres, au financement de Google - que se met aujourd’hui en place le délirant projet ‘transhumaniste’ - porté par l’éternelle illusion d’avoir enfin découvert une source inépuisable de valorisation du capital - d’utiliser toutes les ressources de la science et de la technologie modernes − sciences cognitives, nanotechnologies, intelligence artificielle, biotechnologies etc. − au service prioritaire de la fabrication industrielle d’un être humain ‘augmenté’, et si possible immortel, ainsi que du nouvel environnement robotisé qui devra en régenter la vie quotidienne, y compris dans ses aspects les plus intimes.” (...)
Mai 2019, mois présenté surtout comme politique. La Grèce idyllique quant à elle, accueille déjà ses visiteurs émerveillés, la saison s’ouvre pour que certaines réalités se cachent, après-tout, les hôtels sont rénovés et prêts, travail, soleil, patrie... joie de vivre ! La presse de la semaine fera état du nombre des listes concourant pour les pseudo-européennes, et le microcosme parasite des politiciens s’agitera, synthèse encore accomplie de la cupidité des hommes d’affaire libéraux, et du clientélisme traditionnel. (...)