
(...) Cette question dénote une déception sincère, mais revient également à adopter un nouveau cliché. De même qu’autrefois, tous les correspondants écrivaient sur la liberté apparemment sans limites au pays des tulipes, on recherche maintenant assidûment des exemples qui doivent illustrer les spasmes qui secouent le pays.
Et ce n’est pas tellement difficile, les occasions sont nombreuses, avec comme point culminant récent le “site de signalement” des Polonais [le site lancé par le Parti de la liberté appelle à signaler les "nuisances et la pollution" dont se rendent victimes les migrants d’Europe de l’Est, qui sont, aux Pays-Bas, principalement des Polonais].
Est-ce que quelqu’un se donne la peine, dans les hautes sphères gouvernementales, de lire la série déprimante d’articles sur le "Beschwerdeportal", "Ost-Pranger", "l’appel à dénoncer les migrants", "anti-Polish hotline", "Dutch anti-immigration website" ? (...)
L’indignation des autres pays est évidemment en partie liée à leurs propres intérêts. Les dix ambassadeurs des pays d’Europe centrale et orientale, qui, dans une lettre ouverte, se sont élevés contre ce site, auraient bien des choses à expliquer au sujet des droits des minorités dans leurs propres pays.
(...)
En outre, il existe des problèmes réels autour de la libre circulation des personnes dans l’Europe [de Schengen] – encore plus si la Roumanie et la Bulgarie y faisaient leur entrée.
Malgré ces réalités, la tache sur le tapis continue de grossir. (...)
Cette affaire n’est pas isolée. La crise des caricatures [danoises] l’avait déjà montré : les conflits entre gouvernements augmenteront en raison de ce qui se passe à l’intérieur des sociétés nationales. La publication de caricatures de Mahomet a entraîné un déchaînement de réactions au Moyen-Orient.
A l’inverse, les conflits à l’étranger auront de plus en plus de répercussions sur nos villes, comme il est apparu, une fois de plus la semaine dernière, lors d’un attentat contre une mosquée de Bruxelles, qui était lié à la guerre civile en Syrie.
(...)
Lorsque des politiciens du Parti de la liberté (PVV) proposent qu’on continue de qualifier d’allochtone la troisième génération, c’est-à-dire les petits-enfants de ceux qui ont immigré, cela implique un choix évident.
Cela veut dire que les nouveaux arrivants et leurs descendants – en 2025 il s’agira approximativement d’un quart de la population – ne pourront jamais faire vraiment partie de la société. (...)
La condamnation du Parlement européen est préoccupante, mais ce qui est plus pénible, c’est la timidité des partis du centre, y compris ceux de l’opposition.