
Dans son prologue, Pedro Kadivar débute par le suicide à Paris de l’écrivain iranien Sadegh Hedayat, les rapports à la langue dite maternelle et à la ville, « A Paris, il est demeuré un « immigré », conservant sa nationalité iranienne et écrivant en persan, étant très attaché à cette ville où il a vécu de nombreuses années jusqu’à y mettre fin à ses jours »,
les migrations et la littérature, « L’écrivain incarne à lui seul la migration, la littérature et l’exil, l’Iran et l’Europe, les ponts entre l’Occident et l’Orient », la migration et l’exil, la quête et la biographie, « Plutôt une quête sur la migration, son sens, ses épreuves et ses implications. (...)
histoire des migrations et ce qu’elles nous disent sur des êtres humains, « elle exprime avant tout un désir que les hommes partagent au-delà des circonstances et du temps, celui de la survie intérieure »…
Perception des frontières.
Nous ne choisissons ni notre langue dite maternelle ni notre lieu de naissance ni de naître. L’auteur discute de la naissance, de rébellion « une rébellion originelle qui résiste au temps jusqu’au désir de l’appropriation de l’origine ». Nous ne naissons pas dans une détermination close sur elle-même. Être humain, en quelque sorte, nous la/le deviendrons. (...)
L’auteur parle des infatigables voyages et de savoir « épouser l’ailleurs qui crie en vous », de l’imprévisible capacité de dilatation de l’esprit (...)
« Tout soudain te manque, et ton corps te rappelle son appartenance à une autre terre », mais aussi de « la pulsion totalitaire de la racine unique » (Edouard Glissant)… (...)
De bien belles variations sur la perception et l’abolition des frontières, les voyages, l’exil et les migrations, la littérature et l’étonnement. Une invitation à (re)lire Sadegh Hedayat, Marcel Proust ou Samuel Beckett…