
L’incidence des confinements et de la situation sanitaire sur la santé mentale n’est plus à prouver. Que nous apprend la carte des recours aux soins en France ? De quelle prise en charge peut-on bénéficier aujourd’hui dans une situation de détresse psychologique ?
L’un des premiers établissements psychiatriques de France, l’hôpital psychiatrique de Bassens en Savoie, a décidé de fermer son site historique afin de le transformer en logements. Une décision logique dans le cadre d’une doctrine des soins qui privilégie le déploiement territorial face aux grandes structures.
Comment se développe l’offre mobile de soins psychiatriques ? L’offre psychiatrique en France sait-elle s’adapter aux besoins de la population après les confinements ? Nous en parlons avec Magali Coldefy, géographe, maîtresse de recherches à I’Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé).
Géographies de la santé psychique
Si chacun dispose d’une santé mentale, l’apparition de troubles psychiques dépend autant de facteurs individuels que de l’environnement avec lequel on interagit (...)
L’Observatoire national du suicide observe par ailleurs des disparités entre les taux de suicide selon les régions. Les taux de suicide sont ainsi plus élevés dans le nord et le nord-ouest par rapport au sud-est de la France.
Géographie des praticiens (...)
Pour autant, il reste difficile d’attirer des professionnels de santé dans des territoires ruraux. Les médecins peuvent ainsi être amenés à faire beaucoup plus d’heures dans des territoires moins bien dotés, selon Magali Coldefy.
Une psychiatrie rurale historiquement hospitalière
La répartition des lits en psychiatrie en France est plus le reflet de l’histoire qu’une adéquation de la réponse aux besoins des personnes, pour Magali Coldefy (...)
Le Centre hospitalier de Bassens, qui a décidé de fermer son aile psychiatrique, est caractéristique d’une psychiatrie qui se défait de l’enfermement comme solution thérapeutique (...)
Depuis, des soins ambulatoires se sont multipliés dans une logique d’action dans et sur le milieu. Aujourd’hui 80 % des patients en psychiatrie ne sont plus hospitalisés et les lits d’hospitalisation ont été divisés par deux.