De retour d’une mission de parlementaires européens en Palestine, le député Patrick Le Hyaric interpelle le ministre des Affaires étrangères sur "la nécessité de déployer une force de protection internationale du peuple palestinien qui en même temps contribuerait à la sécurité des populations israéliennes." Il suggère que la France soutienne une telle proposition.
(...) la situation ne cesse de s’y aggraver du fait de l’amplification de la colonisation impulsée par le gouvernement israélien. C’est le cas à Jérusalem-Est et dans plusieurs endroits des territoires dont le coeur de la vieille ville d’Hébron où des rues entières sont privatisées, les colons israéliens y installent des barrières de contrôle, accaparent des maisons, et créent toutes les conditions pour que les palestiniens quittent certains quartiers dans la vieille ville d’Hébron.
C’est le cas aussi dans tout l’espace baptisé « zone C » où les « paysans bédouins » sont chassés, leurs terres volées, leurs maigres habitations et bâtiments de ferme démolis dans une violence aussi brutale que le silence qui entoure ces vols punissables par le droit international.
Tous les palestiniens de la rue que nous avons rencontrés ne comprennent pas cette impunité à l’égard du gouvernement israélien. Ils le vivent comme une injustice devenue de plus en plus insupportable. Ils nous demandent d’agir.
Tout aussi incompréhensible est pour eux l’attitude de pays européens et de l’Union européenne qui financent des projets utiles à la vie dans les villages ou les villes, pour l’accès à l’eau, la santé ou l’éducation, détruits par l’armée israélienne sans qu’aucun compte ne soit demandé, sans qu’aucune sanction ne soit prise.
Pourtant l’Union européenne dispose d’un outil juridique contre les démolitions israéliennes, les atteintes répétées aux droits humains, le vol de terres et de maisons : l’application de l’article 2 de l’accord d’association Union Européenne - Israël qui prévoit que celui-ci est suspendu dès lors que les principes de démocratie et de respect des libertés sont violés. (...)
deux actes forts seraient d’une part le dépôt d’une résolution au Conseil de sécurité condamnant la colonisation et l’occupation israélienne. D’autre part la relance sous des formes nouvelles d’une conférence internationale sur la base du droit international pour parvenir à une solution à deux Etats viables, en sécurité, dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale de la Palestine.
Dans l’esprit des dirigeants palestiniens il s’agirait d’un processus. Ils accepteraient pour l’amorcer, un forum d’un format limité à quelques pays européens, à des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, à l’Egypte, à des représentants de la ligue Arabe.
Ils nous ont également informés que se tient actuellement à Doha des réunions visant à une unité nationale Palestinienne entre le Fatah et le Hamas en prévision de la préparation d’élections générales.
Ils refusent avec fermeté que les mouvements terroristes utilisent la cause palestinienne pour justifier leurs crimes et souhaitent entamer un processus démocratique en Palestine.
Celui-ci ne sera possible qu’avec l’arrêt de la colonisation, un début de négociation et la réconciliation palestinienne.
Enfin, plusieurs de nos interlocuteurs ont évoqué la nécessité de déployer une force de protection internationale du peuple palestinien qui en même temps contribuerait à la sécurité des populations israéliennes. (...)