
L’association Coreca, qui, dès le 12 janvier 2010, demandait en Guadeloupe un moratoire de six mois sur les expulsions de sans-papiers haïtiens (1) a obtenu une première victoire puisque le 13 janvier au soir, le sous-préfet Renouf a annoncé que les poursuites et expulsions étaient suspendues. Les détenus haïtiens du centre de rétention de la Guadeloupe ont tous été remis en liberté. La mesure a été étendue à toute la France le lendemain pour une durée de 6 mois. A une époque où le gouvernement n’hésite pas à renvoyer des Afghans dans leur pays en guerre, il faut saluer cette décision qui pour une fois est conforme aux valeurs de la France, de respect des droits humains. Le moratoire a constitué un premier pas important.
Néanmoins, la situation d’Haïti aura-t-elle réellement changé en six mois ? On peut très légitimement craindre que non. La petite république est dans un état tel, après le terrible séisme qui l’a frappée, que tous s’accordent à dire qu’il faudra des années pour qu’elle se relève. Pouvons-nous décemment renvoyer des familles, hommes, femmes et enfants dans ces conditions ?...