
Si le rover Perseverance, dont le monde a observé avec passion l’arrivée sur le sol martien en février 2021, constitue d’ores et déjà un immense succès scientifique comme technique, la Nasa est ces derniers jours confrontée à un bien ennuyeux embrouillamini : elle a « égaré » les échantillons rocheux que l’engin avait creusé et récupérés à la force de son petit bras robotique.
Jeudi 6 août, Perseverance a donc commencé sa petite entreprise. Sous la surveillance anxieuse de ses maîtres sur Terre, le rover a percé un premier trou, de la taille approximative d’un doigt, dans un caillou martien. Et ensuite ? Et ensuite rien. Le fruit de cette mini-excavation aurait sagement dû aller se ranger dans l’un des 43 tubes ad hoc de l’engin : à la place, les capteurs de la NASA ont indiqué ne trouver que du vide.
Depuis, les équipes de l’agence américaine se grattent la tête, perplexes : si les données reçues indiquent que tout s’est déroulé sans accroc, du creusage à la mise en tube des échantillons, ceux-ci ne sont pas détectés et restent introuvables.
Échantillons pas gratuits
« Bien que ce ne soit pas le "trou-en-un" que nous avions espéré, il existe toujours un risque lorsque l’on tente ce type de première », a déclaré Thomas Zurbuchen de la NASA, dans un communiqué de presse. « Je sais que nous disposons de la bonne équipe pour résoudre le problème, et nous persévérerons afin de trouver une solution et nous assurer de futurs succès. »
Il est possible que tout soit en place comme initialement prévu, mais que le capteur présent dans le tube afin de vérifier qu’il contient bien quelque chose ait eu un léger passage à vide, explique de son côté Jessica Samuels, cheffe de la mission de surface de Perseverance.
Dénicher le couac et s’assurer que tout ceci fonctionne bel et bien comme prévu est d’une importance capitale. Car dans une première historique (et coûteuse), les échantillons que Perseverance prélève doivent à terme revenir sur Terre grâce à la mission Mars Sample Return, menée conjointement avec l’ESA. (...)