
« Nous avons environ 45 lits Covid occupés par des patients, sachant que, au maximum de la première vague, nous en avions 25. Le nombre de cas est aujourd’hui deux fois plus grand. Pour libérer du personnel, nous sommes obligés de faire de la déprogrammation, c’est-à-dire qu’on annule certaines interventions chirurgicales et qu’on redéploie le personnel et les lits disponibles, en fonction des besoins en réanimation. Mais c’est au détriment de l’activité chirurgicale. Au pic de la première vague, le bloc opératoire ne traitait que les urgences et les cancers. Nous n’avons pas encore rattrapé toutes les interventions déprogrammées en mars et nous allons encore une fois devoir les reculer dans le temps.
Les établissements de santé sont en train d’être envahis par des patients Covid. Cela peut finir par poser un problème pour les patients non Covid, dans une période hivernale où la réanimation est déjà sous tension habituellement. Il faut ajouter à cela le manque de soignants (...)
On ne peut pas gérer une épidémie sans relancer l’attractivité des hôpitaux. Il faut aussi faciliter les renforts. Lorsque des soignants veulent en aider d’autres, ils rencontrent souvent des problèmes administratifs. Alors que le Conseil scientifique avait prévenu du risque de deuxième vague, il n’y a eu aucune anticipation logistique. (...)
Si le service est débordé, on sort le malade le moins grave, qui montre une petite amélioration, pour mettre un malade plus grave. On ne raisonne plus en termes de guérison. »
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Covid-19 : la France restera confinée jusqu’au 1er décembre et au-delà, sauf les commerces
Devant la baisse "fragile" de la deuxième vague de Covid-19, Jean Castex a annoncé jeudi le maintien du confinement au moins jusqu’au 1er décembre et même au-delà pour les déplacements, avec en revanche une possible réouverture des commerces à cette date, une réponse aux appels au secours des commerçants.
L’attestation dérogatoire pour circuler, l’un des symboles du confinement, sera en particulier encore nécessaire après le 1er décembre, a souligné le Premier ministre lors d’une conférence de presse, au soir d’un conseil de défense qui a tranché sur des arbitrages très attendus.
Le chef du gouvernement a confirmé un ralentissement des contaminations mais qui doit être "confirmé" et qui n’a pas encore réduit le nombre d’hospitalisations, qui a au contraire dépassé jeudi le pic atteint en avril. Aussi a-t-il jugé "irresponsable de lever et même d’alléger le dispositif" de confinement pour l’instant.
Et même si la tendance à la baisse des cas se confirmait, il n’est pas non plus question au 1er décembre d’ouvrir ni les bars, ni les restaurants, ni les salles de sports.
Quant aux fêtes de Noël et du Jour de l’An, "il ne serait pas raisonnable d’espérer pouvoir organiser de grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon". (...)