
A priori les films NDE et L’Institutrice, tous deux en salles ce 10 septembre, n’ont rien à voir l’un avec l’autre. Or ils partagent plusieurs points communs, dont celui d’être deux OPNI, des Objets Poétiques Non Identifiés. Deux critiques du mardi de Valérie Ganne.
« Etre poète c’est s’opposer à la nature du monde »
Ces deux œuvres qui semblent très éloignées ont pourtant beaucoup de points communs, à commencer par leur lumière d’été, blanche et écrasante : Marseille pour NDE et Israël pour L’Institutrice.
Mais leur véritable colonne vertébrale commune est la poésie comme réponse à l’inadéquation des hommes au monde : trop confortable et vulgaire pour Kervern et Delépine - et Houellebecq bien sûr-, trop matérialiste et abrutissant pour Nadav Lapid selon qui « être poète c’est s’opposer à la nature du monde ».
Le pessimisme devrait être de mise pourtant ces deux films lumineux sont souvent drôle (NDE), envoûtant (l’Institutrice), et pas si désespérés. Comme le conclut Paul, le héros de NDE, « heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse s’envoler », que ce soit pour s’écraser sur le macadam ou pour aller vers une vie d’adulte où les poètes sont de moins en moins les bienvenus. (...)
Near Death Experience (France), de Benoît Delépine et Gustave Kervern, avec Michel Houellebecq, produit par No Money Productions et Ad Vitam, distribué par Ad Vitam, en salles le 10 septembre 2014.
L’institutrice de Nadav Lapid (Israël), avec Sarit Larry et Avi Shnaidman, produit par Pie Films et Haut et Court, distribué par Haut et Court, en salles le 10 septembre 2014. Présenté à la Semaine internationale de la critique (Cannes 2014)