
A gauche, on se souvient des désastres et des crimes, des vies brisées au nom du profit insatiable, pour cette « apothéose du coffre-fort » qu’évoque Balzac. Nous n’oublions pas, par exemple, que le Code du travail naît en 1910 après l’horreur de Courrières, dans le Pas-de-Calais.
Après qu’en 1906, 1 099 mineurs avaient perdu la vie au fond des puits. Le patron exige alors que le travail reprenne immédiatement. Il stoppe la recherche des victimes… Motif : les actionnaires perdent de l’argent ! Cachez ces misères qui entravent l’entreprise. Et puis, douze jours plus tard, 14 survivants enfouis réapparaissent. Après des nuits de terreur et d’efforts. Miraculés. Enterrés vivants. Ouvriers morts avant d’être morts.
L’émotion est immense. Elle force à créer le ministère du Travail. Pourquoi ? Pour que ce ministère échappe aux diktats des employeurs et au ministère de l’Économie. Avec quel point d’appui, quelle barricade juridique pour résister ? Le Code du travail.
Aujourd’hui, l’inverse est à l’œuvre : le ministère de l’Économie règle de nouveau la politique du ministère du Travail, réduit à n’être que son DRH.
Des 35 heures aux 60 heures : retour au XIXème siècle ! (...)
Se mobiliser sur internet c’est bien, dans la rue c’est mieux !
Notre choix de civilisation fut depuis Courrières d’adapter le travail aux humains et non pas les humains au travail. Quand F. Hollande veut « adapter le droit au travail aux besoins des entreprises », il écrit l’histoire à l’envers… Il est temps de dire stop !