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Nucléaire : une prolongation à la logique comptable, au mépris du reste
Article mis en ligne le 15 octobre 2013

Selon une information du JDD, l’État souhaite prolonger de dix ans la durée de vie des centrales nucléaires françaises. Selon le JDD, qui cite des “plusieurs sources proches du gouvernement” l’annonce serait faite avant la fin de l’année.

Cette rumeur, qui reste à confirmer, pose de nombreuses questions

Rappelons d’abord qu’en France, il n’y a pas de durée d’exploitation a priori, contrairement aux États- Unis qui fixent deux dates clés pour les licences d’exploitation : 40 ans, puis 20 ans. En France, les réacteurs sont soumis à deux types de mesures de contrôle : contrôle permanent et revue de sûreté par inspections, et revues de sûreté nucléaire périodiques, tous les dix ans.

L’État n’est pas seul décisionnaire. L’État ne peux pas décider l’extension de durée de vie des réacteurs nucléaire, il n’en a pas le pouvoir. C’est l’Autorité de sûreté nucléaire qui évalue au cas pas cas la possibilité d’autoriser l’exploitation des réacteurs nucléaire existant. L’ASN se base pour ces évaluation sur des critères de sûreté de fonctionnement.

De plus, l’éventuelle mise en place de ce mécanisme comptable d’étalement de l’amortissement sur 50 ans semble avoir été lancée pour envoyer un signal aux marchés, aux investisseurs et surtout pour mettre l’autorité de sûreté nucléaire devant le fait accompli. Cela a d’ailleurs apparemment fonctionné sur les marchés financiers : vers 13h lundi, l’action EDF gagne 2,6% sur un marché parisien en baisse de 0,2%. (...)

Fragilisation, corrosion, évolution des bétons … sont autant d’affres du vieillissement des structures sur lesquelles aucun pays n’a de retour de d’expérience. (...)

Si un nouveau prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires était décidé, la sûreté nucléaire et le pilotage de la politique énergétique seraient pris en otage de la logique financière.
(...)

Le paradoxe que soulève cette proposition est que d’une part François Hollande annonce vouloir piloter la politique énergétique et inscrire dans la loi la possibilité de fermer des réacteurs nucléaire de manière anticipé, et d’autre part annoncerait quelques semaines plus tard son intention de prolonger la durée de vie des réacteurs jusqu’à 50 ans. Ces deux options sont incompatibles entre elles, tout comme les investissements dans le nucléaire ne sont pas compatibles avec ceux dans la transition énergétique (...)