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Nucléaire : comment s’assurer que les citoyens ne payeront pas une nouvelle fois pour les déchets radioactifs ?
Article mis en ligne le 21 février 2017
dernière modification le 15 février 2017

EDF ne mettrait pas suffisamment d’argent de côté pour financer le démantèlement des centrales nucléaires vieillissantes et pour correctement gérer les déchets radioactifs qu’elles produiront. C’est ce que constate un rapport parlementaire, qui va dans le sens d’une étude commandée par Greenpeace publiée en novembre. En Allemagne, qui a décidé de ne plus recourir à l’atome d’ici 2022, un fonds géré par l’État et abondé par les exploitants des centrales a été créé, à l’issue de longs mois de négociations. Objectif : s’assurer que l’argent sera bel et bien là pour traiter les déchets et éviter que les citoyens ne paient cette impéritie.

Qui va payer, et combien, pour la gestion des déchets nucléaires ? Étrangement, la question se pose avec davantage d’acuité dans les pays qui ont décidé d’abandonner progressivement le nucléaire que dans ceux, comme la France, qui continuent pour l’instant à produire des déchets radioactifs pour plusieurs dizaines d’années. (...)

Pourquoi obliger les exploitants des centrales à verser directement à un fonds géré par les autorités une partie des sommes provisionnées pour traiter les déchets nucléaires ? Cela permet à l’Allemagne de s’assurer qu’une fois tous les réacteurs arrêtés, l’argent sera bel et bien là. La Suisse et la Suède ont déjà mis en place de tels fonds [3]. Et en France ? « La loi exige que les exploitants nucléaires évaluent, de manière prudente, les charges de démantèlement de leurs installations et de gestion de leurs combustibles usés et déchets radioactifs », indique l’Autorité de sûreté nucléaire. Ainsi, le prix du kilowattheure d’électricité intègre normalement le coût de gestion des déchets et celui de déconstruction des centrales. EDF provisionne cet argent « sous le contrôle direct de l’État, qui analyse la situation des exploitants et peut prescrire les mesures nécessaires en cas de constat d’insuffisance ou d’inadéquation. Mais ce sont toujours « les exploitants nucléaires qui restent responsables du bon financement de leurs charges de long terme ». Problème : peut-on faire confiance à leurs évaluations ? Peut-on être sûr qu’ils provisionnent suffisamment d’argent pour éviter, qu’une fois de plus, les finances publiques soient sollicitées pour couvrir ces coûts ?

EDF accusée de ne pas mettre assez d’argent de côté (...)