
Des chercheurs soulèvent que la décomposition du verre ou de la céramique est accélérée lorsque ces matériaux sont soumis à certaines conditions
Le conditionnement des déchets nucléaires que certains Etats comme la France prévoient d’enfouir profondément sous terre ne prend pas en compte une interaction entre certains composés qui pourrait accélérer leur dégradation, met en garde une étude publiée ce lundi.
Dans plusieurs pays, dont la France qui dispose du deuxième parc de réacteurs au monde, les déchets ultimes les plus radioactifs sont conditionnés dans des blocs de verre cristallisés coulés dans des cylindres d’acier inoxydable. Cette vitrification est destinée à assurer le confinement de la radioactivité sur le très long terme pour des matières qui peuvent être radioactives pendant des dizaines de milliers d’années. (...)
Une corrosion accélérée
Une étude pilotée par l’université américaine de l’Ohio, publiée dans la revue Nature Materials, met en lumière le fait que la corrosion du verre ou de la céramique utilisés pour confiner ces déchets est « accélérée de façon significative » dans certaines conditions. « C’est inattendu. Jusqu’à présent, on considérait que l’acier inoxydable était inerte, qu’il finirait par s’oxyder malgré son nom, mais que vis-à-vis du verre qui contient les radioéléments il ne jouait aucun rôle », a expliqué un des auteurs de l’étude, Stéphane Gin, chercheur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) en France. (...)
« Cela indique que les modèles actuels ne sont peut-être pas suffisants pour garantir la sûreté du stockage de ces déchets », a-t-il ajouté. Mais l’étude ne donne pas d’éléments chiffrés sur le temps à partir duquel les colis pourraient devenir problématiques.
D’autre part, l’étude se base sur les conditions environnementales du site de Yucca Mountain dans le Nevada, un temps envisagé par les Américains comme site de stockage en couche géologique profonde. (...)