
La menace de la « contre-révolution silencieuse » de la nouvelle gouvernance économique et du Pacte pour l’euro, et les plans d’austérité à répétition représentent un défi majeur pour les mouvements sociaux en Europe. Si l’émergence des mobilisations spontanées en Espagne et en Grèce questionne les échecs et impuissances des organisations traditionnelles, elles pourraient contribuer à presser à la radicalisation des luttes syndicales et sociales.
Jusqu’à présent, le « plus d’Europe » avait toujours justifié toutes les compromissions pour le centre-gauche ; et ce au motif d’une incantatoire « Europe sociale » dont on attendait sans doute qu’elle descende miraculeusement des bureaux des fonctionnaires de la Commission européenne. La radicalité de cette nouvelle « révolution silencieuse » va-t-elle contribuer à faire « bouger les lignes » selon le vocabulaire préféré des apparatchiks ? (...)
Le second enjeu concernait le mouvement social européen, et l’émergence d’une véritable mobilisation populaire dans les pays européens. Sur ce point, difficile de s’avouer déçu : le 15 mai débutaient en Espagne les mobilisations des indignados, et qui ont essaimées entre autres en Grèce et au Portugal. Revendiquant une vraie démocratie contre les plans d’austérité dictés par des instances non élues, Union européenne, FMI, les manifestants fustigeaient la corruption et le suivisme du « PPSOE », mélange des initiales des deux principaux partis espagnols.
Par leur ampleur et leur nature sont tout à fait particulières, ces mobilisations sont riches en questionnements pour les organisations « traditionnelles » du mouvement social. Les syndicats ont particulièrement brillé par leur incapacité à proposer un débouché pour la contestation sociale. Pourtant les impostures de la « sortie de crise » à la sauce UE/FMI (qui se résumerait à peu près par : « les peuples doivent payer, pas les banquiers ») ont porté à ses limites l’« indignation » populaire.(...)
Qu’il s’agisse des mouvements spontanés, altermondialistes ou syndicaux, le Pacte pour l’euro fait l’unanimité contre lui.
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