A l’occasion du One Planet Summit organisé par Emmanuel Macron le 12 décembre, Attac France publie un nouveau rapport intitulé « La finance verte est-elle vraiment verte ? ». L’analyse du fonctionnement du marché des obligations vertes montre que ce nouvel instrument financier n’apporte pas assez de garantie et ne permet pas d’exclure le financement de projets qui ne sont pas climato-compatibles. Nous appelons les pouvoirs publics à réguler en urgence le marché et à agir pour rendre l’ensemble du marché obligataire mondial « vert ».
Les financements nécessaires pour mettre en œuvre la transition énergétique mondiale, rendre l’économie mondiale soutenable et faire face aux conséquences des dérèglements climatiques sont colossaux. Ils sont généralement estimés dans une fourchette allant de 2 à 5% du PIB mondial, soit plusieurs milliers de milliards de dollars annuels. Estimation qui ne tient pas compte de l’ensemble des Objectifs du développement durable (ODD), adoptés par l’Assemblée générale des Nations-Unies en septembre 2015 : leur réalisation implique de débloquer d’importants financements additionnels pour des secteurs qui en sont faiblement dotés tels que l’accès à l’eau, la protection des populations et de l’environnement ou la santé. Ces besoins interviennent dans un contexte de disette budgétaire et de désengagement progressif des États qui se limitent souvent à renommer « climat » des financements historiquement dévolus à l’aide au développement.
La transition énergétique mondiale implique donc un transfert massif des investissements jusqu’ici orientés vers les secteurs industriels dépendant des énergies fossiles vers des secteurs climato-compatibles tels que les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique. (...)
L’un des principaux défis est donc d’utiliser les leviers politiques, économiques et financiers, qu’ils soient déjà disponibles ou qu’ils faillent les inventer, pour accélérer sans attendre une transition vers des investissements sobres en carbone. (...)