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Greek Crisis
Nouveau monde
Article mis en ligne le 11 mars 2017

Irrésumable ambiance actuelle. Pluies et orages s’abattent par intermittence sur Athènes toute cette semaine. Et dans la journée du 8 mars, les paysans Crétois, venus depuis la grande île manifester devant le Ministère de l’Agriculture, ils ont été reçus comme... il se doit par les temps qui gouttent, comme par les forces de l’ordre. Le système devenu tyrannique est désormais à cours d’arguments. SYRIZA est cette dernière feuille morte de l’arbre abattu de la démocratie (et accessoirement de celui la gauche). Printemps grec pourtant.

Les Crétois ont alors répliqué à leur manière, en brisant la façade du ministère. “Attitude de videurs agressifs”, d’après les déclarations du Ministre de l’Agriculture et du régime “déconstitutionnalisé” actuel grec (radio 90.1 FM, le 8 mars). Joint en direct par les journalistes de la radio 90.1 FM du Pirée (8 mars), le représentant du cortège des paysans Crétois, a d’abord rappelé que le gouvernement avait trahi leur ‘NON’ au referendum de 2015, et qu’en janvier 2015, les électeurs de l’île avaient très largement plébiscité les élus Syrizistes.

En second lieu, nombreux sont ceux qui ont remarqué (presse comprise), la présence dans cette manifestation, du drapeau de la Crète Indépendante (1896 - 1913). Il faut rappeler, que ce drapeau était une variante du drapeau des insurgés de l’indépendance grecque en 1821-1822. (...)

Joint aussi en direct par les journalistes de la radio 90.1 FM du Pirée (8 mars), le vice-ministre de l’Agriculture a répondu (plutôt en guise d’apologie) que “dans le cadre actuel du mémorandum, il n’est pas possible d’aller plus loin dans la politique appliquée” (cité de mémoire). Cynisme et simplicité.

Autant dire que nous ne pratiquons plus ce régime (même supposé) représentatif, et qu’à force d’exécuter tout simplement des ordres imposés depuis l’étranger (entre autres, depuis Berlin et depuis Bruxelles) et d’ailleurs en violation flagrante de la Constitution, l’existence (la fonction) des ministres et des députés ainsi décoratifs devient alors superflue, voire, outrageusement scandaleuse aux yeux des Grecs.

Pratiquement tout le monde en Grèce, réalise enfin, combien et comment cette caste politique ne tient en place que pour assurer un (dernier ?) service au maintien approximatif de la façade. (...)

Après cinq scrutins législatifs, quatre gouvernements et un referendum trahi depuis 2009, le système politique grec n’est plus, et nous sommes passés de l’autre côté du miroir déformant des mensonges, comme de celui des illusions si chèrement payées, SYRIZA surtout et d’abord. Ainsi, le vrai changement si changement il y a, aura nécessairement un caractère profond et non plus de surface. Autrement-dit, en Grèce (en ce moment en tout cas), ce n’est plus par le biais des élections que la solution (de toute manière douloureuse) peut arriver, mais par un changement de régime. Nous en sommes arrivés à ce point.

Et j’ajouterais alors ceci, pour que nos lecteurs depuis les pays (supposés ?) démocratiques et espérons-le, encore souverains, puissent mieux saisir... toute la teneur du régime d’occupation technocoloniale et européiste que connaît cette autre Grèce : Depuis 2015, les exécutants et les représentants des dits “créanciers” (en réalité il s’agit d’une attitude criminelle “d’en haut”, imposant au pays des taux d’intérêts proches de 10% et par la même occasion, la spoliation des biens et des richesses qui sont les siens, actuels comme futurs), reçoivent les “ministres” grecs à l’hôtel Hilton de la capitale, cela en bons administrateurs coloniaux. L’hôtel de luxe, se transforme à chaque arrivée des Troïkans en bunker, les cars des forces spéciales de la Police formant une impressionnante ceinture autour de lui, ceci explique sans doute tout franchement cela. (...)

À travers la mutation anthropologique qui est celle des Grecs depuis 2010, renforcée depuis le Coup d’État SYRIZA/ANEL, faisant suite à l’outrageante trahison du résultat du Référendum de juillet 2015 (‘NON’ à la politique de la Troïka à 62%), la mort, et autant sa pulsion, tout comme une certaine forme de culture de guerre, font désormais partie de l’imaginaire politique au sein des mentalités. De très nombreux Grecs, souhaitent, non-pas seulement la mort politique des dirigeants (ce qui se comprend déjà) mais alors autant... leur élimination physique. Une... pulsion ayant dépassé son équivalant je dirais, celui ressenti par exemple du temps des Colonels (dictature de 1967 à 1974), sans pour autant atteindre (et heureusement), le seuil paroxysmique pratiqué durant la Guerre civile en Grèce (1944-1949). (...)

La Grèce à été, rappelons-le, volontairement placée (et cela au moyen d’un Putsch devenu permanent) en dehors du cadre des droits fondamentaux (supposés valables dans l’Union européiste). Cette triste vérité, difficilement dissimulable désormais, est de ce fait remarquée par certains journalistes de la presse internationale (même largement mainstream), à l’instar de “La Tribune” : (...)

heureux habitants des pays encore moins marqués par le dernier capitalisme réellement existant, je dois préciser ceci : de nombreux employeurs ne versaient souvent et jusqu’alors, qu’une partie du salaire légal, après avoir conclu avec leurs salariés, un “accord” implicite et oral, introduisant une baisse ainsi illégale des rémunérations, sous la menace verbale et parfois même physique exercées sur les employés.

Depuis cette nouvelle loi, la... pratique a évolué, franchissant un cran essentiel quant à la prolifération des pratiques alors ouvertement mafieuses. On apprend ainsi en ce mars 2017, que... sitôt les salaires versés dans certaines entreprises, des gros bras “accompagnent” les employés devant les guichets automatiques à proximité de leurs lieux de travail, les obligeant à retirer de leurs comptes cette part des salaires... “devant revenir” aux patrons. Sous la menace d’être tabassés, et/ou licenciés. (...)